Nous trouvons donc que la pauvreté des personnes de 65 ans et plus devrait encore diminuer à l’avenir, rendant ce groupe très peu affecté par le faible revenu. Par contre, certains sous-groupes, comme les personnes seules, demeurent beaucoup plus touchés que la moyenne. Les décideurs et gestionnaires publics devraient donc porter une attention particulière à ces sous-groupes.
La pauvreté des personnes de 65 ans et plus devrait encore diminuer à l’avenir.
Notre projet visait à projeter l’évolution future de la pauvreté des aînés au Québec à partir d’un niveau d’analyse individuel. Nous évaluons également l’impact de la réforme du Régime de rentes du Québec (RRQ) sur la pauvreté, et identifions certains éléments susceptibles d’affecter la situation économique des aînés.
D’une part, le taux de pauvreté est très sensible à la mesure et seuil utilisés; ainsi, par exemple, plusieurs aînés se trouvent juste au-dessus du seuil de la MPC. D’autre part, la hausse du niveau de scolarité – surtout – et les changements comportements sur le marché du travail sont susceptibles de réduire la pauvreté chez les aînés, davantage présente chez les femmes – notamment les veuves. Chez ces dernières, on trouve que la rente au conjoint survivant du RRQ continuera à jouer un rôle important à l’avenir, même si son impact ira décroissant chez les aînés pris dans leur ensemble.
Nous constatons aussi que l’âge auquel les individus choisissent de faire débuter leur rente de retraite du RRQ affecte la pauvreté de manière importante, sans doute à cause de la pénalité qui s’applique aux rentes débutant avant l’âge de 65 ans. Si tous les Québécois commençaient à recevoir leur rente à 65 ans, le taux de pauvreté serait plus faible sur l’ensemble de la période.
Ainsi, les organismes impliqués auprès des aînés pourraient s’assurer que ces derniers comprennent bien la relation entre âge et valeur des prestations du RRQ, tout en tenant compte de la situation individuelle de chacun – état de santé, espérance de vie, souhait et possibilité de rester ou de retourner un jour sur le marché du travail.
Chercheur principal
Pierre-Carl Michaud, HEC Montréal
Dépôt du rapport de recherche : juillet 2018