Optimiser la ventilation et éviter la recirculation de l’air sont des étapes clés pour contrôler les infections à l’intérieur.
Contrairement à ce que l’on pourrait croire, la ventilation ne contribue pas à propager le coronavirus, confirme Caroline Duchaine, directrice du laboratoire de recherche sur les bioaérosols à l’Institut universitaire de cardiologie et de pneumologie de Québec et professeure titulaire au Département de biochimie, de microbiologie et de bio-informatique à l’Université Laval. C’est plutôt le contraire : une bonne ventilation évacue le virus responsable de la COVID-19 en dehors des bâtiments. Et si le système est doté de filtres, il l’empêche de circuler.
Les scientifiques sont clairs : optimiser la ventilation et éviter la recirculation de l’air sont des étapes clés pour contrôler les infections à l’intérieur. La chercheuse a d’ailleurs mesuré une faible concentration du coronavirus dans des chambres d’hôpitaux bien ventilées. Elle travaille actuellement à évaluer la présence du microbe dans l’air mal ventilé.
Mais, une fois dans l’air, le virus reste-t-il contagieux longtemps? Lorsqu’une personne malade tousse, crache, éternue ou postillonne, les gouttelettes transportant le virus tombent rapidement au sol, sur une personne ou sur une surface à proximité. D’où la règle de distanciation sociale de 2 mètres. Si elles ne rencontrent pas d’obstacles, elles se transforment en mini-gouttelettes, puis en bioaérosols, lesquels peuvent rester en suspension dans l’air et se déposer sur des surfaces loin des gens contaminés.
Ce n’est pas encore clair, mais on croit que seulement une toute petite proportion virale resterait active dans ces bioaérosols. De plus, la voie d’entrée principale reste à élucider. Le nez serait possiblement la première zone infectée, avant la bouche, les yeux ou les poumons. Même si la recherche progresse rapidement, il reste encore beaucoup de choses à comprendre sur le coronavirus. Jusqu’à quelle distance reste-t-il infectieux? Peut-il sortir de la chambre de la personne malade? La patience est de mise, rappelle Caroline Duchaine. On ne connaît même pas encore toutes les voies de transmission de plusieurs autres virus qu’on étudie depuis 25-30 ans!
Note : Caroline Duchaine vient de se faire octroyer une chaire de recherche de niveau 1 sur les bioaérosols.