Ce dispositif est-il profitable au développement des apprentissages en lecture et en écriture de ces élèves, deux compétences essentielles pour assurer leur réussite éducative? Et quels défis pose cette intégration aux personnes enseignant le français dans les classes régulières, non formées pour travailler avec des apprenants pour lesquels le français est une langue seconde?
Une recherche réalisée auprès d’un large échantillon d’élèves du dernier cycle du primaire et du premier cycle du primaire comprenant une proportion d’environ 15 % d’élèves allophones apporte des informations inédites par rapport à ces deux questions. Au sein des classes régulières, les niveaux de compétence en lecture et en écriture des élèves allophones intégrés directement demeurent en moyenne inférieurs à ceux des autres élèves, tant en début qu’en fin d’année, mais l’écart entre les groupes diminue au fil de l’année.
Il faut aussi souligner qu’une proportion non négligeable d’élèves non allophones obtiennent des résultats similaires, voire parfois inférieurs aux élèves allophones, qui ne sont donc pas les seuls à devoir bénéficier d’un suivi particulier. Des ajustements peuvent être apportés dans les pratiques d’enseignement pour permettre aux élèves de mieux maitriser certaines stratégies. Une formation spécialisée s’avère également nécessaire pour mieux comprendre les difficultés spécifiques rencontrées par les élèves allophones.
Chercheur principal
Olivier Dezutter, Université de Sherbrooke
Dépôt du rapport de recherche : septembre 2021