Une activité anormalement élevée dans certaines zones du cerveau, notamment l’hippocampe et le lobe pariétal, serait un signe précoce de la maladie d’Alzheimer chez les individus à risques, suggèrent les travaux de Nick Corriveau-Lecavalier, étudiant au doctorat au moment de la recherche, et Sylvie Belleville, directrice de laboratoire à l’Institut universitaire de gériatrie de Montréal et professeure au Département de psychologie de l’Université de Montréal. Cette hyperactivation cérébrale, combinée avec des analyses génétiques et des tests cognitifs, pourrait devenir un biomarqueur pour identifier la maladie plusieurs années avant l’apparition des premiers signes cliniques, tels les troubles de mémoire, de jugement et de langage.
Pour leur étude, les membres de l’équipe de recherche ont utilisé les données du Consortium pour l’identification précoce de la maladie d’Alzheimer-Québec, une cohorte de 350 Québécois et Québécoises à haut risque de souffrir de la maladie. Ils se sont particulièrement intéressés à un groupe de 28 patients s’inquiétant de leurs capacités de mémoire, mais sans diagnostic clinique d’Alzheimer ou de trouble cognitif. Ces personnes ont été comparées à 26 individus souffrant d’un léger trouble de la cognition. L’analyse d’images cérébrales prises lors d’une tâche impliquant la mémoire a révélé des niveaux anormalement élevés d’activation du cerveau chez le premier groupe, alors qu’une baisse d’activation a été observée chez les patients considérés à un stade plus avancé de la maladie.
Cette « effervescence » suivrait en fait une trajectoire en forme de U inversé. Elle augmenterait rapidement au tout début de la maladie, pour ensuite diminuer à mesure que le cerveau subit des dommages.
Il reste maintenant à voir qui, parmi les individus étudiés, développera effectivement l’Alzheimer et à quelle vitesse. L’équipe de Sylvie Belleville continuera ainsi à suivre la cohorte afin de déterminer si on peut utiliser l’hyperactivation du cerveau pour prédire la maladie.