
Félicie Gingras
Candidate au doctorat en psychologie, Université Laval
Publiée dans : Revue Science et comportement
Résumé :
Les personnes ayant vécu une agression sexuelle (AS) sont à risque de développer un trouble de stress post-traumatique (TSPT), de l’insomnie et des cauchemars. Alors que les personnes ayant vécu une AS subissent des conséquences importantes, elles bénéficient d’un moins bon soutien social que les personnes ayant vécu d’autres types d’événements traumatiques. Plusieurs études ont pourtant démontré une association importante entre un soutien social de qualité et la réduction des difficultés psychologiques à la suite de l’exposition à un traumatisme. En ce sens, l’efficacité des thérapies d’approche cognitivo-comportementale (TCC) qui incluent un proche a été démontrée pour traiter le TSPT des personnes ayant vécu une AS. Par contre, peu d’études se sont intéressées aux manières de les inclure. L’objectif de la présente étude est donc de documenter la perception des personnes en traitement et de leurs proches concernant une inclusion efficace dans la démarche thérapeutique.
Des entrevues semi-structurées ont été réalisées avec des participants ayant vécu une AS (n = 6) qui ont suivi une TCC traitant le TSPT, l’insomnie et les cauchemars ainsi qu’avec leurs proches (n = 7). Une analyse thématique des entrevues a permis d’identifier quatre thèmes à considérer lorsqu’il est question d’inclure un proche dans le traitement des personnes ayant vécu une AS : les attentes envers les proches, la manière de les inclure, la motivation du proche à s’inclure ainsi que le lien entre lui et la personne ayant vécu l’AS. Il a été mentionné que le proche à inclure devrait préférablement être une personne de confiance qui entretient une relation de qualité avec la personne ayant vécu l’AS. Ressentir de la sympathie et de l’impuissance face à la détresse de la personne ayant vécu l’AS étaient les principales sources de motivation des proches à s’inclure. Il serait important que la personne recevant le traitement puisse proposer la manière d’inclure son proche et que celui-ci priorise les besoins de la personne ayant vécu l’AS.