
Daniel Naud
Coordonnateur de recherche, Université de Montréal
Publication primée : Indice du potentiel de participation sociale des Québécois âgés : cartographie des inégalités des zones métropolitaines, urbaines et rurales
Publiée dans : Canadian Journal on Aging / La Revue canadienne du vieillissement
Résumé :
Afin de relever les défis associés au vieillissement et à l’isolement social, il est essentiel des quartiers qui favorisent la participation sociale de tous les citoyens, incluant des personnes aînées. Définie comme l’implication d’une personne dans des activités procurant des interactions avec d’autres dans la vie communautaire et dans des espaces partagés importants, et évoluant selon les ressources disponibles, la participation sociale est un déterminant de la santé et d’un vieillissement actif. Afin de développer des environnements ayant un potentiel élevé de participation sociale, il importe de mieux comprendre ses caractéristiques matérielles et sociales qui facilitent ou font obstacle à l’implication dans des activités hors de la maison. Synthétiser les caractéristiques environnementales associées à la participation sociale sous la forme d’un indice peut contribuer à la prise de décision et à la sensibilisation des décideurs sur l’optimisation des milieux de vie des personnes aînées.
Afin de d’explorer la distribution géographique des facilitateurs et des obstacles à la participation sociale des Québécois âgés, cette étude visait à documenter le développement de l’Indice du potentiel de participation sociale (IPPS), selon les zones métropolitaines, urbaines et rurales. Des analyses de données secondaires, dont celles de l’Enquête transversale sur la santé des collectivités canadiennes, du recensement canadien et de la Société d’habitation du Québec, ont permis de développer, de cartographier et d’analyser la distribution spatiale de l’IPPS, un indice composé de variables environnementales associées à la participation sociale de personnes aînées. Les variables ont été pondérées et synthétiser sur une échelle de 0 (potentiel nul) à 100 (potentiel maximal). En zones métropolitaines, l’IPPS était supérieur au centre vs en périphérie, compte tenu d’une concentration accrue de personnes aînées, d’une offre plus grande des transports adaptés, et une densité accrue d’adaptations domiciliaires, de commerces et d’intersections routières. En zones urbaines, la configuration était similaire, mais un IPPS élevé était associé à une réduction de la défavorisation sociale, ainsi qu’à une densité accrue des commerces et à la présence de transports adaptés. En zone rurale, bien qu’il ne présentait pas de configuration spatiale particulière, un IPPS élevé était associé à une plus grande concentration de personnes aînées et à un meilleur accès aux ressources. L’IPPS a mis en évidence des facilitateurs et des obstacles associés à la participation sociale des personnes aînées qui sont spécifiques à chaque zone géographique. De plus, les configurations spatiales illustrent une diversité d’aménagements du territoire, principalement dans les zones métropolitaines et rurales, présentant des défis qui leur sont propres. Considérant cette diversité des aménagements, la participation sociale des personnes aînées doit être soutenue à l’échelle des quartiers, sinon au niveau régional, par exemple, sous forme de collaboration intermunicipale pour planifier des infrastructures et des réseaux de transport.
Pour mieux soutenir un vieillissement actif au sein de sa communauté, il est essentiel d’optimiser les quartiers pour faciliter la participation sociale, en explorant des interventions innovantes dans les domaines du transport et de l’accès aux ressources, incluant afin de réduire les inégalités et l’isolement des personnes aînées.