Jérémy Bernard
Étudiant au doctorat en sciences cliniques et biomédicales
Centre de recherche de l’Institut universitaire de cardiologie et de pneumologie de Québec
Publication primée : Extracardiac basal annuloplasty for the treatment of secondary mitral regurgitation
Publiée dans : EuroIntervention
Résumé
L’insuffisance mitrale (IM) secondaire est une condition cardiovasculaire fréquente et grave. Elle consiste en une non-coaptation des feuillets de la valve mitrale due à une dilatation importante du cœur. La valve mitrale est l’une des valves les plus importantes du cœur humain, car elle assure la bonne direction du flux sanguin entre les chambres cardiaques du cœur gauche. Ainsi, lorsqu’il y a une IM secondaire, la valve fuit : le sang remonte dans le mauvais sens de la circulation sanguine. La prise en charge des patients atteints d’IM secondaire conformément aux recommandations cliniques des sociétés savantes en cardiologie, en particulier chez les patients nécessitant une intervention chirurgicale pour traiter une maladie coronarienne, reste ardue en pratique clinique. Pour les candidats étant éligibles à la chirurgie à cœur ouvert, les traitements habituels sont soit la réparation ou le remplacement de la valve mitrale, mais ce sont des procédures invasives pouvant être associées à des complications peropératoires importantes. L’étude de Jérémy Bernard et ses collaborateurs visait à évaluer l’innocuité et l’efficacité à 6 mois d’un nouveau dispositif chirurgical extracardiaque (dispositif BACE) qui crée une compression externe du cœur dilaté pour traiter l’IM secondaire, soit une procédure étant moins invasive que les traitements chirurgicaux standards. Les résultats de cette étude de preuve de concept suggèrent une association entre le dispositif et la diminution de la sévérité des symptômes et l’augmentation de la qualité de vie des patients, en plus d’une diminution significative de la dilatation du cœur. Aucun événement indésirable majeur lié au dispositif a été répertorié à 6 mois. Également, on remarque que la sévérité de l’IM secondaire est réduite de façon substantielle chez 82 % des patients. Bien que ces trouvailles doivent être confirmé dans une future étude randomisée, ils suggèrent que cette procédure extra-cardiaque pourrait être une avenue chirurgicale valable et moins invasive pour les patients souffrant d’IM secondaire et d’insuffisance cardiaque.