Alexandre Poirier

Étudiant au doctorat à l’Institut du cancer Rosalind et Morris Goodman
Université McGill

Publication primée : TAOK3 limits age-associated inflammation by negatively modulating macrophage differentiation and their production of TNFα

Publiée dans : BMC – BioMed Central

Résumé

Le vieillissement est caractérisé par un état d’inflammation chronique dont les causes ne sont pas complètement définies. Cet état inflammatoire contribue grandement aux maladies chroniques apparaissant avec l’âge, tel que le diabète et les troubles cardiovasculaires. L’importance relative des facteurs environnementaux versus génétiques reste matière à débat, étant donné que seul un nombre limité de gènes ont été associés à l’inflammation liée à l’âge. Outre les gènes identifiés, on sait cependant qu’un type de cellule immunitaire, le macrophage, joue un rôle central dans l’établissement de cette condition. En effet, les macrophages nous permettent non seulement de combattre les infections, mais aussi de vieillir en santé. Alexandre Poirier et ses collaborateurs ont penché leurs recherches sur l’identification de gènes qui contribuent à la bonne fonction des macrophages durant le vieillissement. Ils ont ainsi découvert l’importance de l’enzyme TAOK3 dans les fonctions des macrophages contribuants à l’inflammation chronique. Les souris âgées et déficientes en l’enzyme TAOK3, mais pas les jeunes, développent un syndrome inflammatoire marqué, qui est encore plus important chez les femelles. De plus amples investigations ont permis de déterminer que les femelles déficientes en TAOK3 produisent beaucoup plus de facteurs pro-inflammatoires que leurs contreparties mâles ou possédant la protéine. Essentiellement, le déficit en TAOK3 favorise l’accumulation de macrophages dysfonctionnels qui sécrètent trop de molécules inflammatoires, tel que le TNFα. Ces résultats illustrent le rôle de TAOK3 dans l’inflammation liée à l’âge et soulignent l’importance des facteurs de risque génétiques dans cette affection. Ces travaux ont su démontrer la présence d’importantes différences liées au sexe en matière d’inflammation reliées à l’âge. Finalement, ces travaux aident à lier les gènes contribuants à l’inflammation chronique dans le but de développer d’éventuels thérapies. Des traitements de cette nature seront d’une grande utilité pour notre société vieillissante. Bien que l’on ne souhaite pas vieillir, on souhaite encore moins vieillir malade. Combattre l’inflammation chronique pourrait être une façon d’y arriver et de prolonger la qualité du vieillissement humain.