Mélanie Gauthier
Étudiante au doctorat en biologie végétale
Université Laval
Publication primée : Developing scoring functions based on soil texture to assess agricultural soil health in Quebec, Canada
Publiée dans : Canadian Journal of Soil Science
Résumé
D’ici 2050, il est prévu que la production alimentaire mondiale augmentera de 60 % en raison de la croissance démographique et de la crise climatique. Cela risque d’exercer une forte pression sur les sols agricoles et entraîner leur dégradation. C’est pourquoi le maintien et l’amélioration de la santé des sols sont cruciaux pour assurer la productivité des cultures ainsi que la durabilité des agroécosystèmes. La santé des sols se réfère à la capacité d’un sol à fonctionner comme un écosystème vivant en soutenant la subsistance des plantes, des animaux et des êtres humains, tout en préservant la qualité de l’environnement et la productivité agricole. La santé des sols est évaluée à l’aide d’un ensemble d’indicateurs qui englobent les propriétés physiques, biologiques et chimiques des sols. Pourtant, l’analyse d’un sol agricole est basée en majorité sur ses propriétés chimiques. Cela s’avère utile pour augmenter le rendement des cultures, mais n’amène pas les agriculteurs à transiter vers une gestion durable de leurs terres. D’autre part, pour utiliser de nouveaux indicateurs physiques et biologiques, cela implique de développer des fonctions de notation, c’est-à-dire des modèles qui synthétisent les résultats sous forme de pointage pour interpréter l’état de santé des sols à une échelle régionale. Ainsi, puisque la santé des sols est impactée par des facteurs régionaux comme le climat et la texture, c’est-à-dire la composition en sable, limon et argile, la création de fonctions de notation implique d’avoir des données mesurées sur des sols québécois. Dans ce contexte, Mélanie Gauthier et ses collaborateurs ont utilisé une vaste base de données qui contient plus de 1000 échantillons de sol prélevés dans des zones agricoles du Québec et analysés pour 15 indicateurs de santé des sols. Par exemple, parmi les indicateurs choisis, on y trouve la stabilité des agrégats qui mesure la qualité de la structure du sol et la respiration qui est un excellent indicateur de l’activité microbienne. À partir de ces données, l’objectif était de développer des fonctions de notation pour interpréter l’état de santé des sols des fermes québécoises. Cette approche permet d’évaluer si un échantillon de sol prélevé sur une ferme au Québec présente des valeurs faibles, moyennes ou élevées par rapport aux autres sols de la base de données et identifier les contraintes qui nuisent à sa santé. Ceci est l’équivalent des courbes de croissance qui permettent aux professionnels de la santé de comparer le développement d’un enfant par rapport aux autres présentant les mêmes caractéristiques. Dans l’ensemble, les résultats de cette étude ont conduit à la création de nouvelles fonctions de notation afin d’interpréter des indicateurs de santé des sols pour le bénéfice des agriculteurs et des intervenants agricoles du Québec. Les résultats de cette étude ont aussi démontré qu’il est important de considérer l’impact des facteurs régionaux tels que le climat et la texture pour l’interprétation adéquate des indicateurs de santé des sols.