Cynthia Vincent

Candidate au doctorat en éducation et chargée de cours
Université du Québec à Montréal

Publication primée : Développement et validation d’une mesure de bien-être social au doctorat : l’échelle du sentiment de communauté scientifique

Publiée dans : Mesure et évaluation en éducation

Résumé

La production présentée est un article qui porte sur le développement et la validation empirique de l’Échelle du Sentiment de Communauté Scientifique (ÉSCS) auprès d’un échantillon de doctorants. Pour ce faire, l’article s’appuie sur un solide cadre théorique qui définit une communauté scientifique comme un regroupement de chercheurs partageant des normes et des valeurs spécifiques et visant à faire progresser les connaissances scientifiques tout en adhérant à des pratiques rigoureuses. Le cadre théorique repose sur quatre composantes du sentiment de communauté : l’appartenance, l’influence, la satisfaction des besoins et la connexion émotionnelle. Dans le contexte académique, l’appartenance se réfère au sentiment d’adhésion à la communauté scientifique. L’influence implique que les doctorants se sentent importants et actifs au sein de cette communauté. La satisfaction des besoins concerne la perception que les membres de la communauté peuvent répondre aux besoins des doctorants. Enfin, la connexion émotionnelle traite du développement de liens d’amitié et de confiance mutuelle au sein de la communauté. Dans l’étude de Cynthia Vincent et de ses collaboratrices, ces composantes ont été adaptées pour évaluer le sentiment de communauté scientifique chez les doctorants, en tant que mesure de leur bien-être social. La méthodologie décrite comprend plusieurs étapes, notamment la création et la traduction d’items existants, la révision par un comité d’experts, un groupe de discussion avec des doctorants, et l’ajout d’autres échelles pour examiner la validité prédictive et concourante de l’ÉSCS. De plus, la fidélité test-retest a été évaluée en demandant aux participants de remplir le questionnaire à deux reprises à trois semaines d’intervalle. Les résultats ont révélé que l’ÉSCS comporte trois sous-échelles, chacune mesurant une composante différente du sentiment de communauté scientifique : la perception d’appartenir, la perception d’influencer, et la perception de bénéficier de soutien. Ces sous-échelles ont montré une bonne cohérence interne et une fidélité test-retest satisfaisante. De plus, l’ÉSCS a démontré une validité prédictive en étant corrélée de manière modérée avec la santé psychologique des doctorants. Toutefois, l’étude a rencontré des problèmes avec une composante initialement prévue, la connexion émotionnelle, qui s’est avérée difficile à mesurer distinctement des autres composantes. Ce résultat suggère que la nature du contexte scientifique doctoral ne repose pas nécessairement sur des relations d’amitié, mais plutôt des relations professionnelles de bonne qualité, ce qui est capté par les autres composantes de l’échelle. En conclusion, cette étude a permis de développer un instrument de mesure du sentiment de communauté scientifique spécifiquement adapté au contexte doctoral. Les résultats indiquent que ce sentiment de communauté est multidimensionnel, comprenant les composantes d’appartenir, d’influencer et de bénéficier de soutien. L’ÉSCS montre des qualités psychométriques prometteuses et est corrélé avec la santé psychologique des doctorants. Ces résultats contribuent à une meilleure compréhension de la conceptualisation du bien-être social des doctorants et peuvent être utiles pour les chercheurs et les professionnels de l’enseignement supérieur.