François Lauzier-Jobin

Stagiaire postdoctoral à la Faculté d’éducation
Université de Sherbrooke

Publication primée : What Mechanisms of the Helping Relationship Promote Personal Recovery? A Critical Realist Qualitative Research

Publiée dans : Journal of Psychosocial Rehabilitation and Mental Health

Résumé

Plus d’un adulte sur cinq souffrira d’un trouble de santé mentale au cours de sa vie. Les troubles mentaux touchent donc tout le monde directement ou indirectement par le biais d’un ami, collègue ou membres de la famille. Ceux-ci ont d’importantes conséquences pour les individus, leur entourage et la société. Malgré tout, la recherche montre qu’il est possible de s’en sortir et de se rétablir. Le rétablissement personnel est le processus dans lequel la personne dépasse les difficultés liées à son trouble pour vivre une vie pleine, entière et satisfaisante. Au cœur de ce processus se trouvent les relations interpersonnelles qu’entretiennent les personnes en rétablissement. On sait que la qualité des relations interpersonnelles est bénéfique pour la santé mentale des personnes ayant un trouble dépressif, anxieux ou bipolaire. Par exemple, plusieurs recherches ont établi un lien statistique entre le rétablissement personnel et la qualité de la relation d’aide avec les professionnels (qu’on appelle la relation thérapeutique). Par contre, on en sait moins sur les composantes de la relation thérapeutique qui favorisent le rétablissement. La valeur de la recherche proposée par François Lauzier-Jobin et sa collaboratrice est qu’elle détaille comment la relation thérapeutique est bénéfique et, donc comment l’améliorer. Des entrevues individuelles ont été effectuées avec 15 personnes ayant un trouble dépressif, anxieux ou bipolaire et leur intervenant. Ces 30 entrevues ont été enregistrées, transcrites intégralement et importées dans un logiciel d’analyse. Les chercheurs ont documenté différentes manières dont la relation thérapeutique peut favoriser le rétablissement : 1) la présence et la disponibilité de l’intervenant; 2) l’établissement d’un lien de confiance; 3) le soutien émotionnel; 4) la communication (parler, être écouté, se sentir compris); 5) le soutien axé sur le problème; 6) l’influence et 7) transcender le rôle professionnel (par exemple en faisant plus que ce qui est normalement attendu d’un intervenant). Certains de ces résultats vont à l’encontre de l’image traditionnelle du rôle professionnel et invitent à considérer un équilibre entre les dimensions professionnelles et personnelles dans la relation thérapeutique.