Gideon Azunre
Étudiant au doctorat en géographie, études urbaines et environnementales
Université Concordia
Publication primée : Urban informalities in sub-Saharan Africa (SSA): A solution for or barrier against sustainable city development
Publiée dans : World Development
Résumé
L’urbanisme informel est peut-être le phénomène urbain le plus visible en Afrique subsaharienne. Il comprend des activités économiques et de logement qui ne sont pas couvertes ou insuffisamment couvertes par les réglementations formelles, comme le commerce à petite échelle, la vente ambulante, le ramassage des déchets et la construction informelle de logements. L’urbanisme informel est une stratégie de survie pour de nombreux citadins qui ne sont pas en mesure d’obtenir un emploi salarié formel ou de se payer un logement sur le marché libre. Ce scénario s’applique à plusieurs populations urbaines dans le monde, au-delà du contexte subsaharien. Depuis le début des années 2000, les débats se sont polarisés sur la valeur de l’urbanisme informel dans le développement de villes durables, tant dans sa dimension économique qu’au niveau du logement. Alors que certains chercheurs et praticiens urbains pensent que l’urbanisme informel contribue profondément au développement durable des villes d’Afrique subsaharienne, d’autres soutiennent qu’il a des conséquences négatives insoutenables, car il symbolise l’anarchie et la saleté. Le projet de recherche de Gideon Azunre et ses collaborateurs avait pour principal objectif de clarifier l’origine des débats en cours, et de dépasser leur conception binaire. Cela a été fait au moyen d’une revue exhaustive de la littérature grise et scientifique, incluant des articles de journaux évalués par des pairs, des documents institutionnels et des articles d’actualité en ligne. Les résultats ont montré une relation duale entre l’urbanisme informel et le développement durable des villes. D’une part, il fournit des emplois (en particulier aux femmes), assure le revenu et l’épargne des ménages, soutient le revenu national, répond aux besoins fondamentaux des ménages (logement, santé, eau et gestion des déchets) et renforce l’engagement civique. Cependant, l’urbanisme informel perpétue les inégalités sociales et de genre, l’insécurité, la congestion et la pollution. Dans l’ensemble, l’étude théorise de façon originale les activités urbaines informelles et leur relation avec les processus de durabilité, en considérant autant ses dimensions positives que négatives. Elle offre également un assemblage de recommandations politiques pratiques disponibles au grand public par le biais des médias sociaux comme Twitter et des plateformes d’information non académiques comme The Conversation Africa.