Relève étoile Paul-Gérin-Lajoie | Septembre 2025 - Fonds de recherche du Québec - FRQ

Marie-Pier Gingras

Chercheure postdoctorale

Université de Sherbrooke

Publication primée : A Qualitative Exploration of Early Childhood Educators’ Declared Practices when Supporting Preschoolers’ Oral Language Development

Publiée dans : Early Childhood Education Journal

Résumé

Dès leur entrée à l’école, les habiletés langagières des enfants sont très sollicitées, car les explications sont souvent données oralement et que les enfants sont rapidement amenés à lire et comprendre des textes. De bonnes habiletés langagières sont nécessaires afin que les enfants puissent comprendre ces consignes et apprendre à lire, à écrire et à compter.

Durant la période préscolaire, les conversations entre les éducatrices et les enfants sont importantes car elles peuvent propulser le développement du langage des enfants lorsque certaines stratégies sont utilisées par les éducatrices. Par exemple, lorsque les éducatrices utilisent des mots de vocabulaire plus rares ou quand elles posent des questions qui amènent les enfants à raconter les évènements passés qu’ils ont vécus, elles aident les enfants à développer de meilleures habiletés langagières. Toutefois, les études scientifiques indiquent que les éducatrices utilisent peu ces stratégies de soutien langagier et que les formations offertes aux éducatrices arrivent difficilement à augmenter l’utilisation de ces stratégies.

Avant de concevoir de nouveaux programmes de formation visant à améliorer la qualité du soutien langagier offert par les éducatrices, il est nécessaire de mieux comprendre comment les éducatrices se représentent le développement du langage ainsi que les pratiques de soutien langagier qu’elles déclarent utiliser. Pour ce faire, 12 éducatrices travaillant en centre de la petite enfance ont été rencontrées afin de partager les stratégies de soutien langagier qu’elles utilisent avec les enfants de leur groupe. L’étude indique que les stratégies de soutien langagier déclarées par les éducatrices étaient nombreuses et variées. Par exemple, les éducatrices ont discuté de la relation de confiance qu’elles tentaient d’établir avec chacun des enfants de leur groupe, des activités qu’elles réalisaient au cours de la journée et de comment elles organisaient leur local pour soutenir les conversations entre les enfants. Aussi, toujours pour soutenir le langage des enfants, les éducatrices ont dit parler aux enfants et encourager les enfants à parler en leur posant des questions.

Les résultats de l’étude montrent que les éducatrices connaissent une large variété de stratégies de soutien langagier et qu’elles accordent une grande importance à la relation de confiance qu’elles développent avec les enfants. Toutefois, les stratégies qui permettent aux enfants de se familiariser avec le type de langage plus complexe qu’ils entendront à l’école ont été peu mentionnées par les éducatrices (p. ex. : utiliser du vocabulaire moins fréquent ou des phrases plus complexes). Ainsi, les formations destinées aux éducatrices pourraient être plus efficaces si elles permettaient aux éducatrices de bien saisir l’importance d’utiliser du langage plus complexe, car les enfants développent leur langage à partir des modèles qu’ils entendent.

Cette étude pourra contribuer au développement de formations mieux adaptées aux connaissances actuelles des éducatrices afin de favoriser l’utilisation fréquente de stratégies de soutien au langage. Ainsi, les enfants pourront développer les habiletés langagières nécessaires à leur réussite éducative une fois rendus à l’école.