Quelque 20 000 personnes subissent un accident vasculaire cérébral (AVC) chaque année au Québec. De ce nombre, environ le tiers vivra avec des séquelles permanentes. En effet, l’AVC survient lorsque le sang ne circule plus dans une partie du cerveau à la suite de la présence d’un caillot ou de l’éclatement d’un vaisseau sanguin, entraînant la mort de 1,9 million de cellules cérébrales toutes les minutes. Cette pathologie constitue d’ailleurs la principale cause d’incapacité chez les adultes et la troisième cause de décès dans la province.

Afin d’améliorer la réadaptation post-AVC, l’Équipe de recherche multidisciplinaire en réadaptation sensorimotrice (ERRSM) a mis sur pied une plateforme de recherche clinique commune dans trois unités de réadaptation québécoises. Les données générées par cette initiative ont permis, notamment, au ministère de la Santé et des Services sociaux d’élaborer une trousse d’outils standardisés (TOS) d’évaluation clinique des personnes ayant subi un AVC, trousse qui est maintenant utilisée par tous les établissements de réadaptation post-AVC du Québec.

Des scientifiques du Centre interdisciplinaire de recherche en réadaptation et intégration sociale (CIRRIS), affilié à l’Université Laval, et du Centre de recherche interdisciplinaire en réadaptation du Montréal métropolitain (CRIR), ainsi qu’une centaine d’individus appartenant au personnel clinicien[i] et 300 victimes d’AVC suivies dans les trois unités de réadaptation ont collaboré à la plateforme.

Pour la première fois au Québec, il a ainsi été possible de récolter de l’information objective sur la durée et le contenu de la réadaptation post-AVC. L’équipe de recherche a également développé et implanté une TOS ainsi qu’une banque de données pour évaluer la récupération des patients et patientes entre le moment de leur admission et leur congé de l’unité de réadaptation. Les scientifiques ont aussi amélioré la détection des dépressions et de l’anxiété post-AVC.

Toutes ces données ont ensuite servi à prédire la trajectoire de récupération et à cibler une date de congé dès l’admission des malades à l’Institut de réadaptation en déficience physique de Québec (IRDPQ). Résultats : une réduction moyenne de 10 jours du délai entre l’AVC et l’admission à l’unité de réadaptation, ainsi qu’une durée du séjour hôpital/réadaptation écourtée de 21 jours, et ce, sans compromettre le succès du rétablissement.

[i] Le personnel clinicien provenait de trois unités de réadaptation post-AVC de l’IRDPQ, CIUSSS de la Capitale-Nationale, de l’Hôpital juif de réadaptation, CISSS de Laval, et de l’Institut de réadaptation Gingras-Lindsay-de-Montréal – Pavillon Lindsay, CIUSSS Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal.