Ces jeunes pour qui le premier diplôme ou qualification arrive tardivement sont susceptibles d’éprouver des difficultés d’insertion socioprofessionnelle et d’aboutir dans des situations qui ne correspondent pas à leurs objectifs de vie. Il est donc impératif, et ce plus que jamais dans le contexte actuel de pénurie de main d’œuvre, de valoriser le potentiel de ces jeunes qui n’obtiennent pas leur premier diplôme du secondaire selon le calendrier attendu.
La présente recherche visait à cerner des pistes d’action à cet effet. Ces pistes d’action peuvent se situer en amont de la transition postsecondaire ou pendant cette dernière. En amont de la transition (c.-à-d., pendant la fréquentation du secteur jeunes), outre les services de base axés sur les difficultés (de santé mentale, d’apprentissage), des expériences hors-cursus comme les activités parascolaires et le travail rémunéré (dans des limites raisonnables) peuvent favoriser le développement identitaire puis l’inscription dans un programme d’études ou l’insertion dans un travail satisfaisant en lien avec les objectifs de carrière.
Pendant la transition, des efforts semblent nécessaires pour favoriser un meilleur accès aux services de base en santé mentale, en soutien à l’apprentissage ou en orientation facilitant l’atteinte des objectifs éducatifs et professionnels, en particulier pour mieux rejoindre ceux et celles (1) qui ne fréquentent pas les institutions d’enseignement, c’est-à-dire qui sont en emploi, ou ni en emploi ni aux études, et (2) dont la famille immédiate n’est pas en mesure d’offrir un soutien ou dont des membres requièrent même parfois une prise en charge (p. ex. : financière) de la part des jeunes.
Pour ce faire, les résultats indiquent que des personnes-ressources dans l’entourage peuvent jouer un rôle de liaison critique. Ces personnes-ressources peuvent provenir de tous les milieux où se trouvent les jeunes, et incluent, entre autres, des employeurs∙euses bienveillants∙tes, des membres du réseau social (p. ex, parents d’amis∙es, famille élargie) et des acteurs∙trices du monde communautaire ou des milieux de l’éducation ou de la santé.
En somme, des efforts doivent être faits en amont de la transition pour que les jeunes développent des habiletés et atouts identitaires et pendant la transition pour qu’ils et elles accèdent aux services et mesures de soutien permettant l’actualisation de leurs projets éducatifs et professionnels.
Chercheuse principale
Véronique Dupéré, Université de Montréal
Dépôt du rapport de recherche : décembre 2022