En 2013-2014, des millions de porcelets américains ont succombé à la diarrhée épidémique porcine (DEP), dont un million en seulement six mois ! Cette gastroentérite virale aiguë, causée par un coronavirus venu d’Asie, est extrêmement contagieuse au sein des élevages porcins, provoquant un taux de mortalité pouvant atteindre 50 à 100 % des porcelets. Grâce à des mesures de biosécurité préventives et à une surveillance génétique en continu, le Québec réussit à tenir ce virus – et les pertes économiques qui en découlent – loin de ses porcheries.

Afin de cibler rapidement les élevages à risque, les chercheurs ont utilisé la méthode du « pooling ».

Le Centre de recherche en infectiologie porcine et avicole (CRIPA) – associé à la Faculté de médecine vétérinaire de l’Université de Montréal –, le MAPAQ et l’industrie du porc ont sonné l’alarme dès la découverte des premiers cas aux États-Unis. Les chercheurs du CRIPA, des acteurs-clés dans la lutte contre divers virus qui menacent les fermes, ont soutenu les éleveurs québécois en développant et en mettant en place des procédures de surveillance et de prévention. En 2014, quelque deux millions de tests diagnostiques moléculaires ont été réalisés dans les porcheries pour guetter l’apparition du coronavirus. Afin de cibler rapidement les élevages à risque, les chercheurs ont utilisé la méthode du « pooling », qui consiste à n’utiliser qu’un seul test PCR pour analyser un mélange d’échantillons prélevés sur plusieurs animaux.

Pour empêcher que le virus ne pénètre dans les porcheries, les éleveurs ont par ailleurs adopté « l’entrée danoise », un sas qui force le personnel de la ferme à enlever vêtements et bottes d’extérieur d’un côté et à enfiler des survêtements et des bottes jetables désinfectés de l’autre. Selon le directeur du CRIPA, Carl A. Gagnon, cette procédure permet de contrôler la transmission de plusieurs virus dans les porcheries.

N’étant pas à l’abri d’autres contaminations, la surveillance génétique des élevages porcins, mais aussi des camions de transport – qui peuvent être une source de transmission entre les fermes –, a lieu continuellement. Comme il n’existe actuellement aucun vaccin contre plusieurs coronavirus affectant les porcs, ces méthodes demeurent la principale arme de défense.