De Ricardo à Josée Di Stasio en passant par Marilou et Geneviève O’Gleman, la télévision et l’Internet regorgent de figures publiques qui nous incitent à cuisiner plus souvent, à manger sainement ou à nous approvisionner plus localement. Quels impacts ces « marques humaines » ont-elles sur nos habitudes alimentaires?
C’est ce qu’Amélie Guèvremont, chercheuse au Département de marketing de l’ESG-UQAM, a analysé récemment. Pendant six mois, elle a appliqué la méthode de la « netnographie », qui consiste à analyser les interactions, les commentaires et les perceptions des consommateurs dans des espaces virtuels. Elle a donc épluché les sites Web de certaines de ces marques humaines et plusieurs forums de discussion. Elle a également réalisé une quinzaine d’entrevues individuelles, et une enquête en ligne auprès de 501 personnes.
En mélangeant tous ces ingrédients, elle a constaté que ces marques ont effectivement des retombées sur certaines habitudes alimentaires de leurs adeptes. La plus fréquente consiste à adopter une alimentation plus saine et plus diversifiée. Une autre réside dans l’envie de s’initier à la cuisine, d’aimer davantage cuisiner ou encore de s’y employer plus souvent.
Ces marques influent également sur le choix d’aliments locaux, équitables ou écoresponsables, en plus d’encourager une meilleure relation avec la nourriture et un mode de vie plus sain. Enfin, ces effets toucheraient aussi l’entourage des gens, en incitant certaines personnes à partager ces habitudes — par exemple, avec leurs enfants — et à se rassembler plus souvent autour de la nourriture et de l’acte de cuisiner.
La chercheuse a noté que plus les marques humaines sont perçues comme authentiques et accessibles, plus elles exercent d’influence sur les habitudes de leurs adeptes. Idem pour celles qui nourrissent un sentiment d’autonomie et de compétence en proposant des recettes relativement simples, réalisées avec des ingrédients courants.
Cette recherche bonifie les connaissances au sujet de l’impact des marques humaines sur les changements de comportements et le développement de nouvelles habitudes alimentaires, un domaine peu étudié jusque-là.