Un projet AUDACE : améliorer l’accès aux soins en santé mentale

En 2022, plus de cinq millions de personnes au Canada souffraient de problèmes de santé mentale, selon Statistique Canada. Or, l’accès à des services pour les diagnostiquer et les soigner demeure difficile.

Dans le cadre d’un projet de recherche-innovation, Stéphane Vial, chercheur en design à l’Université du Québec à Montréal, a développé Mentallys, une plateforme numérique pour faciliter les parcours de soins en santé mentale.

« Mentallys vise à favoriser l’accès aux soins en santé mentale et à faciliter le parcours de soins en accompagnant l’usager avant la consultation avec un professionnel, pendant le suivi avec ce professionnel et après avoir reçu des soins », explique Stéphane Vial.

Un appui tout au long du parcours

Cette application mobile aide par exemple les personnes qui ressentent des symptômes à dépasser les préjugés et à mieux comprendre leur santé mentale, ce qui contribue à augmenter les chances qu’elles consultent. Elle offre aussi des conseils en matière de prévention et des outils d’autosoins comme des vidéos, des questionnaires pour évaluer certains symptômes, ainsi qu’une carte interactive de toutes les ressources publiques, privées et communautaires en santé mentale.

Les professionnelles et les professionnels qui œuvrent dans ce domaine peuvent utiliser un portail Web sécurisé qui leur permet de communiquer avec leur patientèle pour effectuer certains suivis, gérer des rendez-vous ou lui transmettre des documents. « Les usagers de Mentallys génèrent sur leur santé des informations que les spécialistes peuvent consulter depuis ce portail, ce qui les aide à mieux les comprendre et à mieux les soigner », ajoute Stéphane Vial.

Une approche collaborative

Le chercheur a misé sur le codesign, qui visait à mettre en commun les connaissances et les attentes de spécialistes du design, de patientes et de patients, de pairs aidants ainsi que de professionnelles et de professionnels de la santé mentale. Cette approche favorise le développement d’une plateforme qui respecte à la fois les besoins exprimés par les futurs utilisateurs et les possibilités et les contraintes de la réalité sur le terrain.

« Nous voulons utiliser le numérique, mais dans une démarche d’innovation sociale à laquelle on associe étroitement les personnes, souligne Stéphane Vial. L’outil numérique n’est pas là pour remplacer l’humain, mais pour offrir des fonctionnalités qui améliorent les parcours de soins. »

Le développement du logiciel a bien sûr posé un autre défi de taille. « Nous devions bien arrimer ce que nous avions élaboré en codesign avec la logique des ingénieurs en informatique, qui pouvaient avoir tendance à simplifier nos idées – mais parfois aussi à les enrichir – pour faciliter les avancées sur le plan technique, explique le chercheur. Nous devions maintenir des exigences rigoureuses, notamment sur le design, tout en conservant une bonne dynamique avec l’équipe technique. »

En 2025, Mentallys a d’ailleurs été finaliste du prestigieux concours des Octas dans la catégorie Culture et société et finaliste du prix Innovation sociale de l’ADRIQ. Stéphane Vial se dit particulièrement fier des réactions positives des diverses parties prenantes, en particulier les patientes, les patients et les pairs aidants. « Je suis content des espoirs que Mentallys génère chez ces personnes », conclut le chercheur. Mentallys devrait bientôt faire l’objet d’un projet pilote d’implantation en collaboration avec un CIUSSS.