Chaque année, le cancer du sein triple négatif (CSTN) touche quelque 5 000 Canadiennes. C’est le sous-type de cancer le plus agressif et le plus difficile à traiter, ce qui lui confère un pronostic sombre. En effet, les traitements traditionnels comme la chimiothérapie et les thérapies ciblées s’avèrent souvent inefficaces, car il n’y a pas de cibles moléculaires spécifiques connues à attaquer. Dans le cadre d’un projet de recherche soutenu par l’Oncopole et par plusieurs autres organismes, une équipe du Centre de recherche du Centre hospitalier de Sherbrooke (CRCHUS) menée par la professeure Lee-Hwa Tai de l’Université de Sherbrooke, travaille sur un vaccin contre le CSNT.
La démarche innovatrice de l’équipe de Lee-Hwa Tai est axée sur une méthode d’infection virale permettant aux cellules du CSTN de révéler leur identité. L’objectif consiste à utiliser des virus oncolytiques qui ont la capacité de pénétrer spécifiquement les cellules cancéreuses. Une fois à l’intérieur de la cellule, le virus se réplique et se propage, détruisant la cellule cancéreuse de l’hôte. En réaction, cette cellule active ses mécanismes de défense immunitaire et déclenche des réponses inflammatoires. Il s’avère que ces réactions provoquées par l’infection virale fournissent des informations précieuses sur les caractéristiques biologiques et immunologiques des cellules cancéreuses. Ainsi, l’équipe du CRCHUS cherche à créer une solution sur mesure qui s’adapte aux caractéristiques de chaque patiente.
En essai préclinique sur des souris porteuses de tumeurs, les résultats préliminaires sont encourageants. Ils indiquent que le vaccin entraîne une amélioration de la survie, particulièrement en renforçant la réponse immunitaire par l’activation des cellules T. Cette recherche met en lumière l’importance de la détection et du traitement précoces du CSTN. Elle ouvre la voie à de nouvelles perspectives prometteuses dans le développement de thérapies personnalisées et ciblées. La prochaine étape consiste à réaliser la transition vers les premiers essais cliniques d’ici 2030.