Mes meilleurs vœux pour 2024 à toutes et à tous! Santé, santé et santé — c’est ce qui est le plus important pour chacune et chacun d’entre nous, pour nos familles et nos amis. Je vous la souhaite excellente non seulement pour 2024, mais pour les années à venir.
L’année 2024 s’annonce chargée et stimulante pour nous aux Fonds de recherche du Québec (FRQ) et pour le Réseau international de conseils scientifiques gouvernementaux (International Network for Governmental Science Advice/INGSA) que j’ai l’honneur de présider depuis septembre 2021.
Soutien à la recherche et à sa relève
Du côté des FRQ, nous travaillerons à l’actualisation de nos plans stratégiques qui sont une partie intégrante de la Stratégie québécoise de recherche et d’investissement en innovation (SQRI2). Plus spécifiquement, nous poursuivrons nos efforts afin de bonifier la valeur et le nombre de nos bourses d’excellence. Un premier pas a été franchi l’an dernier, grâce à une subvention gouvernementale spéciale de 10M$ par année sur cinq ans qui nous a permis d’augmenter de façon significative la valeur de nos bourses de maîtrise et de doctorat. On doit cependant faire mieux et nous y travaillons de concert avec nos autorités. Nous collaborons aussi avec les Conseils de recherche fédéraux afin qu’eux aussi puissent être en mesure de bonifier leurs offres de bourses d’excellence. Ce n’est pas simple, mais on se doit de réussir pour être en mesure d’assurer une relève en recherche de toute première qualité, que ce soit pour le secteur public ou le secteur privé. Par ailleurs, nous veillons aussi à diversifier notre offre de bourses (résidence scientifique, entrepreneuriat scientifique, etc.), afin de maximiser les possibilités d’emplois pour la prochaine génération de chercheuses et de chercheurs. Vos suggestions à cet égard sont toujours les bienvenues.
En parallèle, nous étudions diverses approches pour bonifier le financement de nos programmes de regroupements de recherche et ceux associés aux grands défis de société. Certaines enveloppes ont récemment été augmentées (intelligence artificielle sous toutes ses formes, changements climatiques, vieillissement) mais il reste encore beaucoup à faire, que ce soit en lien avec les nouvelles zones d’innovation, le Fonds de recherche Apogée Canada ou la participation du Québec et du Canada dans les grands programmes d’Horizon Europe. Il y a des opportunités à concrétiser et je suis convaincu que nous en sommes capables.
Science en français et libre accès
Un autre dossier prioritaire en 2024 sera celui de la science en français. Vous avez probablement déjà vu passer notre récent appel de propositions concernant le Réseau québécois de recherche et de mutualisation pour les revues scientifiques. Un Réseau qui visera notamment l’appui aux revues scientifiques d’ici qui publient en français, de même que la promotion du libre accès aux publications scientifiques et de la découvrabilité des contenus scientifiques en français. De plus, cette thématique devrait être à l’honneur lors de la prochaine rencontre alternée des premiers ministres français et québécois (RAPM), ainsi que dans le cadre de la rencontre bisannuelle de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) qui aura lieu en France en octobre prochain. Enfin, le ou la titulaire de la chaire de recherche du Québec sur la découvrabilité des contenus scientifiques en français devrait être annoncé en avril prochain. À ces initiatives s’ajoutent la remise des prix mensuels reconnaissant des publications scientifiques en français qui se poursuit et le Réseau international francophone sur le conseil scientifique (RIFCS) qui devrait atteindre sa vitesse de croisière cette année. Le leadership du Québec est reconnu à travers le monde pour tout ce qui touche la science en français et nous en sommes fiers. N’hésitez pas à communiquer avec nous pour obtenir des détails.
Nous poursuivrons aussi nos activités pour promouvoir le libre accès aux publications scientifiques, marquées de multiples rencontres avec divers milieux académiques, et de la mise en place d’initiatives reliées à notre participation dans la Coalition pour le changement dans l’évaluation de la recherche (Coalition for Advancing Research Assessment – CoARA) et au Plan S. Nous collaborons étroitement avec les organismes fédéraux et à l’échelle internationale sur ces sujets. Nous sommes conscients du changement de culture que cela pourrait exiger pour la communauté scientifique d’ici et d’ailleurs. Plusieurs pays s’activent pour faire du libre accès une réalité pérenne, et le Québec doit s’inscrire dans cette mouvance pour maintenir son leadership.
Entretenir le dialogue science et société
Le volet science et société continuera son développement grâce à des enveloppes budgétaires incluses dans la SQRI2. Il est donc prévu de bonifier nos programmes en matière de science participative, de dialogue avec nos concitoyens et concitoyennes, d’impact de la désinformation sur nos démocraties, de liens entre le monde politique et les scientifiques au niveau provincial et municipal, etc. En ce sens, les nominations récentes de conseillers scientifiques dans nos municipalités et le programme de scientifiques en résidence dans les villes sont des pas importants et démontrent le leadership du Québec dans ce secteur. Plusieurs nous envient, aussi bien en Amérique du Nord qu’en Europe et en Afrique.
Le 8 avril prochain sera une journée spéciale. En effet, nous vivrons une éclipse totale du soleil sur la majorité du Québec. Un événement très rare; la prochaine étant prévue pour 2106 — j’aurais alors plus de 140 ans! Les éclipses sont toujours des événements uniques, surtout lorsqu’elles sont totales. Celle à venir sera une occasion en or d’intéresser nos jeunes et moins jeunes à la science sous toutes ses formes. Les FRQ entendent assurément promouvoir ce phénomène astronomique. À suivre!
Place aux Grands Sages de la recherche québécoise
En novembre dernier, nous avons célébré la remise des trois premiers Prix Grands Sages des FRQ en l’honneur des professeurs Brenda Milner (FRQS), Serge Payette (FRQNT) et Guy Rocher (FRQSC). Une soirée tout à fait exceptionnelle en présence de nos Grands Sages, des trois étudiantes récipiendaires d’une bourse doctorale portant le nom de la ou du grand sage, et de quelques dizaines d’invités. Vous trouverez les détails de cette initiative dans la page Web des Prix Grands Sages, de même que dans l’article de Philippe Mercure publié dans La Presse. Nous répéterons certainement l’expérience chaque année et vos suggestions de candidatures de Grands Sages sont plus que bienvenues. Il s’agit nécessairement de candidates et de candidats d’exception qui ont atteint un âge vénérable — au moins 80 ans; notre doyenne Brenda Milner ayant 105 ans en 2023!
En terminant, quelques mots sur INGSA. Ce regroupement de quelque 5000 membres répartis dans plus de 110 pays s’intéresse au conseil et à la diplomatie scientifiques. Je vous invite tous et toutes à nous rejoindre, c’est gratuit! L’année 2024 marquera le dixième anniversaire de notre organisation. Nous célébrerons le tout lors de notre conférence bisannuelle qui aura lieu pour la toute première fois dans un pays du sud, soit à Kigali au Rwanda les 1er et 2 mai prochains. Avis aux intéressés qui voudraient en apprendre davantage sur le conseil et la diplomatie scientifiques d’ici et d’un peu partout dans le monde. Il s’agit d’une question fascinante et importante en cette période trouble et incertaine. La science peut et doit contribuer à l’élaboration de solutions aux problèmes géopolitiques, j’en suis convaincu.
Encore une fois, meilleurs vœux de santé pour 2024.
Rémi Quirion
Scientifique en chef du Québec