Bonne année 2023! En espérant qu’elle sera à la hauteur de vos attentes, aussi bien professionnelles que personnelles. 

L’année 2022 a été riche en développements et en retombées de toutes sortes, positives et négatives. Voici quelques exemples, en rafale.

L’heure est au déploiement de la SQRI2 et de nos plans stratégiques

Notons d’abord la finalisation et le lancement par notre ministre de la Stratégie québécoise de recherche et d’investissement en innovation 2022-2027 (SQRI2) en mai dernier, qui comporte une augmentation significative de 13 % des budgets des Fonds de recherche du Québec (FRQ). Cette hausse nous a permis de bonifier plusieurs de nos programmes, incluant ceux des regroupements stratégiques et des centres et instituts de recherche. Nous avons aussi réussi à maintenir, et dans certains cas même à augmenter, le nombre de bourses d’excellence, en plus d’ajouter le financement d’une 4e année pour tous les titulaires d’une bourse de doctorat. Je tiens à remercier les trois directrices scientifiques des FRQ, nos trois conseils d’administration, de même que toute la communauté scientifique qui ont participé très activement au développement de cette nouvelle SQRI2. En collaboration avec chacun et chacune d’entre vous, ainsi que nos collègues du ministère de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie (MÉIÉ) et du Conseil de l’innovation, l’année qui débute visera à actualiser les grands objectifs de cette nouvelle stratégie gouvernementale. J’espère que nous pourrons continuer à compter sur vous!

Au cours des derniers mois, les FRQ et ses trois conseils d’administration ont finalisé leurs plans stratégiques 2022-2025 qui sont une composante essentielle de la SQRI2. L’appui à la formation et à l’excellence de la relève est encore une fois au centre de nos préoccupations. Notre objectif est d’au moins maintenir le nombre de bourses offertes, tout en augmentant très significativement le montant offert pour chacune de ces bourses. Nous souhaitons en effet doubler la valeur individuelle dans tous nos programmes de bourses de formation. C’est un objectif des plus ambitieux et nous aurons besoin de votre appui pour y arriver. Nous sommes convaincus que l’augmentation du nombre de jeunes ayant terminé des études supérieures (maîtrise et doctorat) est essentielle, si on veut s’assurer que le Québec de demain soit plus innovant, plus créatif et socialement plus juste et inclusif. 

La Loi sur la liberté académique dans le milieu universitaire (Loi 32) a été adoptée par le gouvernement en juin dernier. Elle constitue un jalon important pour le monde académique, mais liberté signifie aussi responsabilité envers nos concitoyens et concitoyennes. Il ne faudrait pas l’oublier: un chercheur ou une chercheuse n’est pas expert dans tout!

Les derniers mois ont été plus compliqués; plusieurs chercheurs et chercheuses ont remis en question l’approche des FRQ, dans ses programmes de bourses notamment, en matière d’équité, de diversité et d’inclusion (EDI) et sur l’importance accordée aux grands objectifs de développement durable (ODD) des Nations Unies. Même si nous avons eu l’appui d’une grande majorité des participants et participantes dans les diverses démarches de consultation (SQRI2 et plans stratégiques, et à l’unanimité les trois conseils d’administration), peut-être sommes-nous allés trop vite dans l’intégration de l’EDI et des ODD dans nos programmes. Nous avons décidé de nous ajuster. Nous allons davantage prendre la voie de la promotion pour les années à venir. Comme toujours, nous sommes ouverts à toutes vos suggestions et à vos commentaires.

Enfin, mon bureau en collaboration avec la direction d’Ouranos et celle du Comité consultatif sur les changements climatiques viennent d’être mandatés par le gouvernement du Québec pour développer des programmes de formation destinés aux élu-e-s sur les multiples impacts des changements climatiques au Québec et dans le monde. Nous travaillons aussi sur un grand projet liant les changements climatiques, la biodiversité et la santé. À suivre…

Un accent sur la science en français, le libre accès et le conseil scientifique en 2023

Un autre chantier des plus importants en 2023 est celui du libre accès aux publications scientifiques et la science ouverte. Les FRQ sont signataires de la Déclaration de San-Francisco sur l’évaluation de la recherche (DORA) et sont membres de la Coalition S depuis deux ans. La direction des affaires éthiques et juridiques des FRQ fera une tournée des collèges et universités afin de discuter avec vous et de retenir vos commentaires et suggestions en lien avec notre Politique de diffusion en libre accès révisée en 2022. Nous sommes aussi en discussion avec notre ministère (MÉIÉ) et le ministère de l’Enseignement supérieur (MES) afin de s’assurer que notre approche soit équitable pour l’ensemble de notre communauté.

La science en français sera un autre chantier important en 2023. Déjà, à la suite d’un appel de propositions émis au printemps dernier, nous avons lancé en novembre 2022 le tout premier Réseau international francophone en conseil scientifique qui est établi à l’Université Laval et qui rassemble des équipes de partout au Québec, en France et en Afrique, le tout en partenariat avec l’International Network for Governmental Science Advice (INGSA), le bureau de la Conseillère scientifique en chef du Canada, le Centre de recherches pour le développement international (CRDI), l’Assemblée Parlementaire de la Francophonie, l’Organisation Internationale de la Francophonie et l’Agence universitaire de la Francophonie (AUF). 

Par ailleurs, les 26 et 27 avril 2023, nous tiendrons à Montréal, en partenariat avec plusieurs ministères (MÉIÉ, MES, ministère de la Langue française, ministère des Relations internationales et de la Francophonie, entre autres), un forum sur la science en français, lequel sera suivi en mai du Congrès de l’ACFAS, le plus gros congrès scientifique de la Francophonie, et en octobre des Assises de la Francophonie scientifique de l’AUF. Nous sommes conscients que la très grande majorité des résultats de recherche sont et continueront d’être publiés en anglais. Mais il est aussi essentiel de mieux reconnaître et valoriser la recherche et les publications scientifiques en français. Simple question d’équité, en plus d’être une niche d’excellence pour le Québec et sa diplomatie scientifique, la science en français est portée par une francophonie de 320 millions d’habitants sur les cinq continents. Nous espérons vous accueillir dans le cadre des activités mentionnées plus haut.

Un nouveau volet des plus excitants de la SQRI2 concerne la science et ses liens avec la société. Dans ce cadre, nous poursuivrons et bonifierons les programmes Audace, Engagement et Dialogue, en plus de mettre sur pied des programmes de formation en conseil scientifique pour le gouvernement du Québec et pour les municipalités intéressées. Nous visons à promouvoir la prise de décisions informées par la recherche et les données probantes, en plus d’offrir de nouvelles opportunités de carrière pour nos diplômé-e-s. Ces activités seront éventuellement jumelées à celles en cours en Afrique, en Amérique latine et en Asie sous le leadership de l’INGSA que j’ai l’honneur de présider.

Bien sûr, mon bureau et les FRQ continueront d’être très impliqués dans le processus de nomination et l’actualisation des zones d’innovation, l’une des priorités de la SQRI2 et du gouvernement. Beaucoup d’activités sont aussi prévues du côté du Conseil de l’Innovation et de collaborations avec l’innovateur en chef. Enfin, nous sommes aussi impliqués dans les travaux du MES sur le développement d’une nouvelle formule de financement de nos universités, attendue pour 2025. Et l’accès aux données gouvernementales continue grandement de nous préoccuper, et ce, depuis plus de 10 ans! Des progrès en 2023? Je le souhaite ardemment. Le Québec a pris beaucoup de retard dans ce domaine, où il excellait il y a quelques décennies. 

Au plaisir d’échanger avec vous en personne ou dans le monde virtuel. Succès en santé en 2023.

Rémi Quirion
Scientifique en chef du Québec