Année de concours : 
2022-2023

Date limite (demande) : 
10 novembre 2022 à 16h00 (EST)

Annonce des résultats : 
Février 2023

Montant : 
800 000 $ par année - soit quatre (4) octrois de 200 000 $, un (1) par axe

Durée du financement : 
5 ans

ATTENTION ! Les règles ont été modifiées en date du 1er septembre 2022. Voir section 5.

UNE DEMANDE TRANSMISE APRÈS L’HEURE ET LA DATE LIMITES DU CONCOURS, SOIT LE 10 NOVEMBRE 2022 À 16 h, SERA DÉCLARÉE NON RECEVABLE.

Le présent programme fait référence aux Règles générales communes (RGC). Celles-ci s’appliquent à l’ensemble de la programmation des FRQ. Il est de la responsabilité des personnes candidates et des titulaires d’un octroi de prendre connaissance des RGC : toutes les règles encadrant les concours et la gestion des octrois y sont consignées. Seules les conditions particulières visant le programme de Chaire de recherche en économie créative et mieux-être (CREAT) du FRQSC sont indiquées dans ce document et prévalent sur les RGC.

Le lien menant vers le Portfolio électronique FRQnet et les formulaires associés au présent concours est disponible sous l’onglet Accès portails du site Web. De plus amples renseignements sont disponibles dans le menu « Documents » du Portfolio électronique FRQnet.

1. CONTEXTE

La notion d’économie créative prend ses origines en Grande-Bretagne vers la fin des années 1990. Elle s’inscrit dans un contexte de convergence des technologies, des créateurs et d’une logique industrielle. Au Québec, l’économie créative apparait dans le milieu universitaire vers la fin des années 2000. Il s’agit d’un modèle économique au croisement entre les arts, la culture, le commerce et la technologie.1 Plus précisément, selon l’ONU, « L’économie créative, nommée économie orange dans certains pays, se rapporte notamment aux activités économiques fondées sur la connaissance et à l’interaction entre la créativité et les idées, les connaissances et la technologie, ainsi qu’aux valeurs culturelles, au patrimoine culturel et artistique et aux autres expressions créatives individuelles ou collectives. »2 Elle ne vise pas nécessairement le profit, mais peut aussi aspirer à la création pour elle-même ou encore à répondre à des enjeux sociaux.3

L’économie créative connaît un grand essor à l’échelle mondiale. L’UNESCO a déclaré 2021 l’Année internationale de l’économie créative au service du développement durable et, en collaboration avec la Banque mondiale, elle a développé un cadre « Villes, culture et créativité ».4 Aussi, plusieurs colloques dans le monde ont été organisés sous le thème de l’économie créative dans les dernières années. On mentionnera, à titre d’exemples, la Première conférence mondiale sur l’économie créative à Bali (Indonésie) en 2018, le Sommet mondial sur l’économie orange à Medellin (Colombie) en 2019 et le Sommet culturel « Économie culturelle et économie de la culture » d’Abu Dhabi (Émirats arabes unis) en 2021. Finalement, le Programme de développement économique et création locale d’emplois (LEED) de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) a mis sur pied un secteur de travail sur la culture et l’emploi qui touche les musées et le développement local, les industries créatives et le renforcement des capacités et l’apprentissage en équipes.5

L’économie créative a un impact significatif sur le mieux-être des communautés et des personnes. En matière de lutte aux changements climatiques, par exemple, plusieurs organisations, dont Cités et gouvernement locaux unis et la Ville de Montréal, l’ont ajouté en tant que quatrième pilier du développement durable.6 En effet, l’économie créative contribue à la croissance économique, à l’innovation, à la compétitivité, à la régénération et à l’attractivité des villes de manière durable. Elle concourt à la cohésion et à l’intégration sociales ainsi qu’à la création de réseaux sociaux. En 2019, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a reconnu les bienfaits de l’art sur la santé, tant physique que mentale.7 Dans une synthèse des connaissances recensant plus de 900 titres et publiée par l’OMS, les chercheuses Daisy Fancourt et Saoirse Finn concluent que l’art peut contribuer à la promotion de la santé et à la prévention, à la mitigation et au traitement des maladies.8

Malgré tous ces bénéfices, plusieurs enjeux touchent l’économie créative. En effet, le caractère précaire des emplois, les droits de propriété intellectuelle, la liberté artistique, l’instrumentalisation des arts et de la culture, l’égalité entre les genres et le développement rapide de nouvelles technologies représentent des défis de taille. De plus, l’accès à la culture et à ses bienfaits n’est pas égal pour tous. Des facteurs tels que l’âge, le statut socio-économique, le niveau d’éducation ou le fait d’être aux études, l’accès à une connexion Internet, l’adéquation entre les goûts et la diversité des contenus disponibles, la concentration culturelle dans certaines villes ou régions et bien d’autres influent sur la possibilité des individus à prendre part à des activités créatives et à bénéficier des événements culturels. D’autres sont démunis face aux nouveaux supports de diffusion de la culture, aux textes interactifs, aux applications de baladodiffusion et aux nouveaux codes culturels. La nouvelle littératie numérique n’est pas également accessible pour tous. Ces inégalités et ces différences de possibilités empêchent certaines personnes, et parfois des communautés entières, de profiter des effets de la culture sur leur bien-être.

Pour ajouter à ces problèmes, la pandémie de Covid-19 a durement touché tous les secteurs de l’économie créative et a mis en évidence ses vulnérabilités. La fermeture des lieux culturels, la chute du tourisme culturel, la baisse des revenus pour les diffuseurs comme pour les artistes ont fait très mal. Certes, il y a eu une accélération de la numérisation des contenus culturels, mais celle-ci s’est faite de manière inégale, avec des capacités économiques variables entre disciplines, régions et modes de diffusion. Comme le mentionnait le rapport de la Mission franco-québécoise sur la découvrabilité en ligne des contenus culturels francophones en 2020, « La relance de l’économie culturelle, durement affectée par la crise sanitaire, ne pourra pas être durable sans stratégie ambitieuse et efficace de mise en ligne et de visibilité de ces contenus par les différentes parties prenantes. »9

Les défis en recherche sont tout aussi importants. Ils incluent, par exemple, l’utilisation d’autres méthodes de diffusion des résultats de recherche et des connaissances (comme des expositions, des concerts, des arts de la scène, des projections multimédias et l’utilisation des réseaux sociaux), la nécessité d’adopter une perspective comparative et des collaborations intersectorielles, l’ouverture à de nouvelles approches disciplinaires, des défis méthodologiques et un besoin d’actualisation constant des nouvelles technologies.

Dans ce contexte où il faut trouver des solutions aux nombreux enjeux pour que la société profite des avantages de l’économie créative sur le bien-être des communautés et des individus, le FRQSC souhaite soutenir davantage les chercheuses et les chercheurs travaillant sur l’économie créative et le mieux-être.

2. OBJECTIFS

Le FRQSC soutient depuis plusieurs années de nombreuses initiatives de projets et d’infrastructures de recherche-création dans les domaines des arts et des lettres. Cela fait d’ailleurs partie de sa mission. La création d’une Chaire en économie créative s’insère dans cet écosystème de recherche et vise à soutenir de nouvelles initiatives autour du thème du mieux-être. Ainsi, l’on souhaite que la Chaire apporte des réponses à la fois aux questions fondamentales et aux défis susmentionnés, tout en s’appliquant à mieux soutenir les personnes afin de trouver les moyens de mieux vivre et de mieux être.

Par la création de cette Chaire en économie créative et mieux-être, le FRQSC vise à :

  • Mettre en place un cadre de formation et d’évolution de carrière enrichissant, diversifié et inclusif visant les relèves étudiante et professorale, le personnel hautement qualifié, ainsi que déployer des formations continues destinées aux personnes œuvrant dans le domaine ;
  • Accélérer le partage des connaissances en économie créative à destination des milieux utilisateurs et artistiques et de la société, en mettant en relation les chercheurs et chercheuses avec les acteurs clés de l’industrie, des municipalités et de la société civile ;
  • Mutualiser, lorsque possible, les infrastructures de recherche humaines et matérielles mises au service de la recherche en économie créative à l’échelle de la province.
  • Favoriser la participation des chercheurs et chercheuses du Québec œuvrant dans ce domaine à des programmes de recherche nationaux et internationaux, et faciliter leur intégration au sein de grands réseaux scientifiques pour contribuer au développement et au rayonnement du Québec en économie créative.

Concrètement, au cours de la période de financement, la CREAT devra :

  • Contribuer à l’élaboration et à la mise à jour d’une cartographie de la recherche et des connaissances en économie créative et mieux-être au Québec ;
  • Documenter les meilleures pratiques dans le domaine à l’international ;
  • Initier ou participer à des expériences et à des travaux faits en partenariat avec des acteurs du milieu ;
  • Proposer des indicateurs de mieux-être permettant de mesurer l’impact de diverses initiatives ;
  • Soutenir l’élaboration d’une feuille de route adaptée aux différents contextes (citoyen, communautaire, institutionnel, municipal, touristique, gouvernemental, et bien entendu de l’industrie culturelle) afin d’améliorer le mieux-être grâce à l’économie créative.

Plus généralement, conformément à sa Stratégie de mobilisation des connaissances, le Fonds encourage les personnes cotitulaires de la CREAT à mener ce type d’activités (partage, valorisation, diffusion, etc.) auprès du grand public et plus particulièrement des milieux producteurs, diffuseurs et utilisateurs.

3. NATURE ET CARACTÉRISTIQUES DE LA CHAIRE

Mission

La Chaire en économie créative et mieux-être devra documenter et accompagner des activités créatives visant le mieux-être des personnes et des communautés en vue de les bonifier et de la faire connaître dans différents milieux. Elle devra mettre à la disposition de l’équipe un environnement propice à l’avancement des connaissances et à l’innovation culturelle, en plus d’assurer un rôle d’animation du domaine en organisant des activités scientifiques favorisant le maillage et l’avancement des connaissances.

Située à l’interface entre recherche et société, la Chaire devra prévoir la participation des milieux artistiques et culturels, de manière à assurer la coordination des efforts et garantir le bon arrimage des recherches produites avec les besoins de connaissances émanant de ceux-ci. Au nombre de ses mandats, la Chaire devra mettre en place des activités de veille ou d’analyses stratégiques et assurer le partage des infrastructures, des informations et des expertises. Elle devra également inclure des initiatives de partenariat et de transfert avec des organismes des secteurs sociaux, de la santé et de l’environnement de même qu’avec des instances gouvernementales en vue de maximiser l’impact des résultats de recherche en matière d’innovation artistique et culturelle, environnementale, économique ainsi qu’en santé.

Enfin, pour mener ses activités de recherche, de concertation, d’animation, de diffusion et de partage d’information la Chaire devra s’appuyer sur un modèle de gouvernance transparent, souple et ouvert en plus d’être représentatif de la diversité des institutions et des secteurs qui la constituent.

Forme

La Chaire de recherche en économie créative et mieux-être sera composée de quatre axes devant chacun explorer les possibilités, les bénéfices et les enjeux qui lui sont liés. Recherche fondamentale, appliquée ou transformationnelle, chacun des axes pourra étudier les grandes questions humanistes comme les applications artistiques, esthétiques et culturelles pouvant contribuer au mieux-être de la population.

Chaque axe sera porté par une personne cotitulaire de la Chaire. Ces quatre (4) personnes agissant comme cotitulaires devront être affiliée à quatre (4) établissements différents. En vue de garantir le déploiement intrinsèque de chaque axe, chaque cotitulaire recevra une subvention correspondant au quart (1/4) de la subvention globale, soit 200 000 $ annuellement (pour plus de détails, voir section 7). Les quatre cotitulaires devront ensemble développer, coordonner et structurer une programmation de recherche ainsi que planifier des initiatives intersectorielles de recherche, d’animation scientifique et de maillage.

Outre la désignation de chaque cotitulaire comme responsable d’un axe, une personne parmi les quatre cotitulaires de la Chaire devra être mandatée pour assurer les fonctions de coordination et de gestion administrative, responsabilité qui sera partagée selon un principe d’alternance permettant à chaque cotitulaire d’assumer la responsabilité de coordination pendant au moins un an au cours de la période couverte par la subvention.

Il reviendra aussi aux quatre cotitulaires, selon le modèle de gouvernance proposé par la Chaire, d’assurer les échanges de résultats, d’identifier les points d’intersection entre les quatre axes et de favoriser la complémentarité des travaux afin d’éviter un fonctionnement en silos. Les cotitulaires devront aussi assurer conjointement une veille sur les meilleures pratiques hors Québec et s’employer à les adapter au contexte québécois.

Axes

Les thèmes fondant les quatre axes qui structurent la Chaire sont brièvement présentés ci-après. Les personnes candidates ne sont pas tenues de répondre à tous les enjeux et toutes les questions ici énoncés. Ceux-ci servent surtout d’exemples pour orienter la réflexion. Cependant, l’adéquation et la pertinence de la proposition soumise au regard de la thématique et des axes de l’appel participent aux critères d’évaluation (voir section 6).

1.      CULTURE EN RÉGION

Plusieurs recherches démontrent les nombreux impacts positifs de l’économie créative et des industries culturelles et créatives (ICC) sur les villes. Le concept de quartier culturel (cultural district en anglais) témoigne d’ailleurs du fort apport des arts et de la culture sur certains quartiers, parfois favorisés stratégiquement par les gouvernements municipaux et nationaux. Or, peu d’études cherchent à comprendre si et comment des impacts similaires pourraient être ressentis à l’extérieur des grands centres urbains, ou encore comment les influences des arts et de la culture pourraient être différentes, mais tout aussi bénéfiques qu’en ville.

Quelles sont les répercussions des arts et des grands artistes provenant des régions, par exemple, sur l’identité régionale, l’achalandage touristique et la vivacité de l’économie? La création permet-elle de favoriser une meilleure cohésion communautaire, de retenir ou d’attirer des talents, de contribuer à la vitalité d’une région et à en élargir la vocation? La création permet-elle d’enrichir la culture en réanimant des particularités locales, en mettant en valeur les saveurs et les couleurs locales ? Quelle est la place des arts vernaculaires et de l’artisanat dans la culture des régions ? Quel est le rôle des municipalités, du gouvernement et des politiques culturelles dans le dynamisme artistique et culturel en région ? De manière plus générale, comment l’art peut-il améliorer les conditions de vie des personnes et des communautés ?

2.      ARTS ET SANTÉ

La santé est l’un des domaines où les contributions des arts, de la culture et de la créativité sont souvent associées au mieux-être des personnes. Que ce soit dans le domaine de la prévention, de l’accompagnement ou du traitement, les arts peuvent aider à mieux vivre en santé. La littérature et les arts scéniques comme la danse, le théâtre ou les performances musicales peuvent avoir un impact positif sur le moral et la santé mentale de personnes en milieu de soin lorsqu’elles sont spectatrices, mais peuvent aussi appuyer le processus de guérison physique lorsque les personnes patientes font partie de l’activité. Les arts numériques peuvent également favoriser la créativité et la guérison par leur accessibilité accrue, ou encore accompagner les populations vieillissantes. Dans les villes et les régions, le design de l’environnement et du milieu de vie, comme les habitations, les véhicules, les parcs et les jardins, de même que les activités orientées vers la créativité et la socialisation peuvent favoriser une meilleure santé mentale de toutes les personnes. Bref, les possibilités d’allier créativité et santé apparaissent illimitées.

Cet axe vise à comprendre la recherche en cours sur la relation entre les arts, la culture, la créativité et la santé. Les chercheurs et chercheuses pourront s’allier avec des artistes ou des associations, afin d’élaborer des expériences, des protocoles et des méthodologies de recherche, de récolter des données sur l’efficacité des approches et d’analyser les meilleures pratiques.

3.      CRÉATIVITÉ NUMÉRIQUE

Le numérique occupe une part importante de l’économie créative. Selon une étude de l’Observatoire de la culture et des communications du Québec, les entreprises culturelles sont généralement en avance par rapport aux entreprises d’autres secteurs économiques relativement à l’utilisation qu’elles font des technologies de l’information et des communications (TIC), plus particulièrement en ce qui concerne Internet.10 De plus, la créativité dans le domaine de l’industrie des TIC dans les domaines culturels représente un champs d’activité économique essentiel pour le Québec. Les trois sous-secteurs de cette industrie, les effets visuels (VFX) et l’animation, les jeux vidéo et l’expérience numérique (Xn) sont en grande croissance depuis les vingt dernières années. Elle-même représente un écosystème complet qui comptait près de 19 000 travailleurs et travailleuses au Québec en 2019. À cela s’est ajouté un nouveau pan de la créativité numérique, le métavers. Pour les artistes, le métavers peut présenter de nombreux avantages, tels que la persistance du lien vers l’artiste, la pérennisation du financement des arts et la traçabilité des transactions de musique, de livres, de billets de spectacles et des revenus associés. Mais les métavers comportent aussi des enjeux de tailles et des obstacles qui restent peu documentés.

L’axe de recherche sur la créativité numérique devra identifier les besoins de recherche des artistes et des milieux utilisateurs et les enjeux les plus cruciaux, afin de pouvoir éclairer les prises de décisions dans ces milieux et apporter des pistes de solutions.

4.      DÉCOUVRABILITÉ

Les industries du livre, de la musique, du cinéma, de la télévision, des jeux, de la mode, de l’architecture et des arts visuels, entre autres, sont toutes fortement influencées par l’explosion du numérique dans les dernières décennies. Parmi les nombreux enjeux, celui de la découvrabilité d’une diversité de contenus culturels retient de plus en plus l’attention et présente un grand besoin en recherche.11 La découvrabilité d’un contenu « … se réfère à la fois à sa disponibilité en ligne et à sa capacité à être repéré parmi un vaste ensemble d’autres contenus, notamment par une personne qui n’en faisait pas précisément la recherche. »12 La découvrabilité de la diversité, et non seulement des contenus en eux-mêmes, est particulièrement importante dans le contexte québécois, pour maintenir la culture francophone vivante, et plus largement, faire rayonner la culture québécoise dans toute sa diversité. Les grands moteurs de recherches et les médias sociaux représentent ici un grand défi car ils imposent des standards, favorisent les méga productions et renforcent l’hégémonie de l’anglais.

Parmi les nombreux besoins de recherche, on remarque notamment le développement d’une culture de la donnée en vue de mutualiser des outils et développer des analyses, l’intégration d’une perspective internationale, un rééquilibrage des connaissances entre les grands domaines disciplinaires et des études sur le cadre réglementaire adapté aux nouveaux usages.13

4. ADMISSIBILITÉ

Les quatre cotitulaires de la Chaire ainsi que les cochercheurs et cochercheuses et leurs établissements d’affiliation respectifs doivent respecter les conditions d’admissibilité précisées dans les règles de cet appel ainsi que dans les RGC, et ce, tant au moment du dépôt de la demande de financement que pendant l’ensemble de la période couverte par l’octroi, le cas échéant.

L’admissibilité administrative et la recevabilité de la demande sont déterminées par le Fonds sur la base des informations et des documents reçus à la date de clôture du concours (voir section 5).

Établissement gestionnaire

Les quatre établissements des cotitulaires présentant la demande sont désignés comme établissements gestionnaires de leur part de l’octroi. Chacun de ces établissements doit obligatoirement être reconnu par les Fonds de recherche du Québec (FRQ) comme habilité à gérer du financement.

Chaque établissement gestionnaire auquel est rattaché un cotitulaire doit fournir une description de son soutien en nature et/ou financier (voir section 5.2).

Cotitulaires

Dans le cadre de cet appel, la notion de cotitulaire recouvre celle de chercheur principal ou chercheuse principale telle que définie dans les RGC (Section Statuts et rôles). Ainsi, chaque cotitulaire agit à titre de chercheur principal ou chercheuse principale dans le cadre de l’axe qu’il ou elle prend en charge et endosse à ce titre toutes les responsabilités et tous les droits inhérents à ce rôle (transmission du formulaire, acceptation et gestion de l’octroi, etc.).

Seules sont admissibles à endosser ce rôle de cotitulaires des personnes répondant au statut 1 i) des RGC.

Composition de la Chaire

En sus des quatre cotitulaires, la Chaire devra réunir un minimum de 12 cochercheurs ou cochercheuses (3 minimalement par axe) répondant aux statuts 1, 2, 3, 4 a), b), c) ou d) tels que définis par les RGC.

Considérant l’importance accordée dans le cadre de cet appel aux collaborations avec les milieux utilisateurs, il est fortement suggéré que la Chaire compte au sein de sa composition des personnes répondant aux statuts 4c) et 4d).

Les chercheurs et les chercheuses à la retraite ne peuvent jouer le rôle de cotitulaire, mais peuvent prétendre au rôle de cochercheur ou cochercheuse au sein de la Chaire. Dans un tel cas, ils ou elles doivent joindre une lettre de leur établissement attestant notamment du maintien de leurs activités de recherche (voir section 5 pour plus de détails).

Une personne ne peut être cotitulaire que d’une seule proposition soumise dans le cadre de cet appel. Il n’y a en revanche pas de limite de participation pour les personnes qui souhaitent rejoindre plusieurs propositions à titre de cochercheurs ou cochercheuses.

Enfin, la multiappartenance est autorisée dans le cadre de cet appel : tel que stipulé à l’article 3.1 des RGC, une personne peut participer à plusieurs infrastructures majeures de recherche financées, incluant les regroupements stratégiques du FRQSC.

Collaboratrice ou collaborateur

Toute personne répondant à l’un ou l’autre des quatre statuts en recherche prévus aux RGC, incluant un chercheur ou une chercheuse hors Québec, peut endosser le rôle de collaborateur ou collaboratrice de la Chaire de recherche en économie créative et mieux-être. En revanche, les personnes répondant aux statuts en formation tels que définis par les RGC ne sont pas admissibles à ce rôle.

5. DEMANDE

Les personnes candidates sont invitées à consulter la section 3 PRÉSENTATION D’UNE DEMANDE dans les RGC.

La demande de financement est rédigée de préférence en français, mais elle peut l’être également en anglais. Toutefois, le titre et le résumé doivent obligatoirement être rédigés en français. Ceux-ci pourraient être utilisés à des fins de promotion et de diffusion par le Fonds (RGC , article 3.6).

Veuillez consulter le document Normes de présentation des fichiers joints (PDF) aux formulaires FRQnet pour mettre en forme les fichiers à joindre à la demande. Pour obtenir de plus amples renseignements sur les modalités de présentation d’une demande, veuillez vous référer à la section 3.2 des RGC.

Un dossier incomplet, ne présentant pas les renseignements permettant d’en établir l’admissibilité ou d’en faire l’évaluation est déclaré non admissible par le Fonds. Les éléments absents du dossier ne sont pas demandés. Aucun document reçu après la date et l’heure de clôture du concours n’est considéré. Aucun document non exigé n’est soumis au comité d’évaluation.

Précisions concernant le processus d’approbation institutionnelle :

Le formulaire ainsi que tous les documents exigés doivent être transmis à l’établissement avant la date de clôture du concours, soit le 10 novembre 2022, à 16h.

Documents supplémentaires à joindre à la demande :

  • CV commun canadien et le fichier des contributions détaillées du chercheur principal ou de la chercheuse principale, des personnes cocandidates ainsi que des cochercheurs et cochercheuses de statut 1, 2 et 3

– Le CV commun canadien et son fichier joint « Contributions détaillées », sont accessibles dans la Boîte à outils de la page du programme ou directement dans l’encart « Détails des activités » à l’ouverture du Portfolio électronique.
– Le CV commun canadien doit être actualisé dans les 12 mois précédant la date de clôture du concours. Le fichier des Contributions détaillées doit être rempli en bonne et due forme et joint à la demande, dans la section appropriée du Portfolio.
– Pour s’assurer qu’il soit bien transmis au Fonds, le fichier joint doit être sauvegardé en format .PDF dans le Portfolio électronique FRQnet sous la rubrique CV commun canadien.
– IMPORTANT : Veuillez noter que si vous devez modifier le format de votre CV (changement de Fonds), la modification doit être faite un minimum de 24h avant la date limite sans quoi vous ne pourrez transmettre votre demande.

  • CV abrégés des cochercheurs et cochercheuses de statut 4, rédigés selon les règles de présentation (voir boite à outils) et déposé en un fichier unique à la section « Autres documents » du formulaire FRQnet
  • Description de la programmation de recherche : 20 pages
  • Bibliographie
  • Justification des dépenses prévues
  • Preuve de contribution de l’établissement gestionnaire (voir formulaire dans la boite à outils)
  • Lettres d’appui des partenaires
  • Lettres pour chercheuses ou chercheurs universitaires à la retraite, le cas échéant

Formulaires post-octrois

Suite à l’évaluation scientifique, les quatre cotitulaires portant le projet de Chaire qui sera recommandée par le comité d’évaluation seront contactés pour finaliser le processus administratif. Les trois cotitulaires ayant endossé le rôle de « cocandidats ou cocandidates » dans le formulaire FRQnet devront en effet remplir un autre formulaire FRQnet, très court – une étape administrative simple, mais essentielle.

6. ÉVALUATION

Les demandes jugées admissibles seront évaluées par un comité d’évaluation scientifique qui aura pour mandat de procéder à l’ordonnancement des candidatures sur la base de leur qualité scientifique. Le rôle des comités d’évaluation et les conditions entourant les décisions de financement sont précisés dans les RGC aux sections 4 et 5.

Toute demande déposée doit se présenter en cohérence avec les perspectives de développement durable de l’ONU (ODD), incluant les principes d’Équité, Diversité, Inclusion (ÉDI).

Une demande sera recommandée pour financement si elle obtient, au global et au critère éliminatoire, le seuil de passage de 70 %.

Précisément, les demandes de financement sont évaluées en fonction des critères d’évaluation et de la pondération qui suivent :

Programmation (35 pts) *

  • Adéquation et pertinence de la proposition au regard de la thématique de la Chaire et de ses quatre axes – 5 pts
  • Envergure de la programmation scientifique proposée au regard de l’état actuel des connaissances et des travaux menés au Québec, au Canada et à l’international dans le domaine de l’économie créative – 10 pts
  • Efficience de l’articulation entre les axes – 5 pts
  • Cohérence de la structuration interne de chacun des axes, adéquation entre les objectifs qu’ils poursuivent et les projets qu’ils prévoient, et pertinence de leurs ancrages théoriques, conceptuels et méthodologiques – 10 pts**
  • Réalisme du calendrier d’activités soutenant le déploiement de la programmation scientifique et des quatre axes – 5 pts

*Une note de passage de 70 % est exigée pour ce critère d’évaluation.

** Les quatre axes doivent être décrits de façon à répondre de manière satisfaisante aux exigences de ce sous-critère. Un axe jugé faible par le comité d’évaluation aura un impact sur la note globale attribuée au critère Programmation, et ce même si les trois autres sont jugés excellents.

Composition et gouvernance de la Chaire (25 pts)

  • Excellence du leadership scientifique démontré par les quatre cotitulaires de la Chaire – 5 pts*
  • Présence, au sein de la composition de la Chaire, de l’ensemble des expertises nécessaires pour assurer le bon déploiement de la programmation et des axes – 5 pts*
  • Pertinence et qualité du maillage avec les milieux de pratique et artistiques – 5 pts
  • Exemplarité du modèle de gouvernance proposé (modalités de coordination prévues inter- et intra-axes ; mutualisation des infrastructures matérielles et humaines ; représentativité des différents comités ; intégration des milieux partenaires ; clarté de la vision stratégique ; transparence des processus décisionnels ; saine gestion financière ; etc.) – 10 pts

*Comme pour le critère Programmation, chacun des quatre axes doit répondre adéquatement aux exigences de ces trois indicateurs. Si la composition réunie au sein d’un axe est jugée faible par le comité d’évaluation, cela aura un impact sur la note globale attribuée au critère Composition, et ce même si la performance des trois autres axes est jugée excellente.

Formation de la relève en économie créative (15 pts)

  • Qualité, diversité et intensité des activités de formation et d’évolution de carrière destinées spécifiquement à la relève étudiante et postdoctorale pour enrichir la formation et préparer une relève dans le domaine – 10 pts
  • Qualité des initiatives déployées en matière de formation et de perfectionnement du personnel hautement qualifié et plus généralement des personnes œuvrant dans le domaine de l’économie créative (formation continue, formations dans les milieux de pratique, etc.) – 5 pts

Retombées, impacts et mobilisation des connaissances (25 pts)

  • Potentiel de la Chaire à mobiliser les connaissances en économie créative et à en assurer le transfert vers le grand public, les milieux utilisateurs, les organismes et les municipalités ainsi qu’à contribuer à l’élaboration de politiques, de législations et de règlementations gouvernementales dans le domaine – 15 pts
  • Capacité de la Chaire à positionner le Québec comme chef de file dans le domaine de l’économie créative, notamment en soutenant l’intégration de ses membres au sein des grands réseaux scientifiques à l’échelle nationale autant qu’internationale – 5 pts
  • Stratégie anticipée pour obtenir des financements complémentaires à celui du Fonds (conseils fédéraux, partenariats ministériels, contrats industriels, fonds philanthropiques ou privés, etc.) – 5 pts

7. FINANCEMENT OFFERT

Un montant global de 4 M$ sera octroyé à une seule équipe formant la Chaire en économie créative et mieux-être. Ce montant sera réparti en quatre subventions de 200 000 $ par axe par année sur une période de 5 ans. Un montant commun équivalent à au moins 10 % de la subvention octroyée à chacun des axes doit être réservé pour soutenir les activités de coordination, d’intégration de la recherche, de mobilisation des connaissances et de communication de la Chaire. Aucun montant n’est prévu pour les frais indirects de recherche (FIR).

La subvention devra être utilisée pour les dépenses courantes reliées au développement et au soutien de l’infrastructure d’animation scientifique et de réseautage. Tous les postes budgétaires prévus par les RGC sont admissibles.

Les frais pour dégagement de la tâche d’enseignement sont autorisés dans le cadre de ce programme pour les cotitulaires et pour les cochercheurs et cochercheuses de statut 3 (chercheurs et chercheuses de collège) qui détiennent un doctorat. Le soutien salarial est aussi autorisé pour les chercheurs et chercheuses de CCTT n’ayant pas de tâche d’enseignement. Dans tous les cas, un maximum d’un (1) dégagement par personne par an est permis. Le montant pour ces dégagements est laissé à la discrétion des cotitulaires, mais il doit être pris à même la subvention et doit être indiqué dans les prévisions budgétaires afin que le comité d’évaluation puisse s’assurer de sa pertinence.

8. SUIVI ET REDDITION

Les conditions liées à l’annonce et à la gestion des octrois sont énoncées dans les RGC (sections 5 à 8).

Une visite de suivi aura lieu à mi-parcours, sous la responsabilité du FRQSC. Ce suivi prendra en considération l’état d’avancement des travaux en fonction du dossier soumis initialement par les cotitulaires de la Chaire. Les paramètres et indicateurs sur lesquels se fondera ce suivi seront communiqués aux cotitulaires dès l’octroi. À l’issue de ce processus et dans une perspective d’amélioration continue, le comité visiteur formulera des commentaires et proposera éventuellement des pistes d’actions. Ce comité pourra aussi recommander de prolonger ou non la subvention ou formuler toute autre proposition qu’il jugera pertinente dans les circonstances.

Durant la période financée, un portfolio de publications examinées par les pairs, diffusées en libre accès immédiat (sans embargo) et sous licence ouverte devra être produit, conformément à la Politique de diffusion en libre accès  (révisée en 2022). Le nombre de publications qu’il devra contenir dépend du décompte de tous les cochercheurs et cochercheuses, en y ajoutant les quatre cotitulaires.

Nombre de cochercheuses et cochercheurs

≤ 20

Nombre de publications

2 publications

Nombre de cochercheuses et cochercheurs

entre 21 et 30

Nombre de publications

3 publications

Nombre de cochercheuses et cochercheurs

entre 31 et 40

Nombre de publications

4 publications

Nombre de cochercheuses et cochercheurs

≥ 41

Nombre de publications

5 publications

Chacune des quatre subventions sera en outre assortie d’une obligation de dépôt d’un rapport final trois mois après la fin de la période de subvention, soit le 31 mars 2027. Ce rapport, qui devra être présenté de façon intégrée pour les quatre axes de la Chaire, devra notamment faire part des activités transversales réalisées dans le cadre de la Chaire et des activités de mobilisation des connaissances réalisées. Il devra également présenter un bilan des activités spécifiques réalisées dans chacun des axes.

9. PRISE D'EFFET

Les présentes règles s’appliquent à l’exercice financier 2022-2023.

10. RÉFÉRENCES

1 Elsa Vivant et Diane-Gabrielle Tremblay, L’économie créative. Revue des travaux francophones. Chaire de recherche du Canada sur les enjeux socio-organisationnels de l’économie du savoir. Téluq-UQAM, 2010. 71p.

2 Résolution adoptée par l’Assemblée générale le 19 décembre 2019: Année internationale de l’économie créative au service du développement durable, 2021. (ONU A/RES/74/198)

3 Voir notamment Chantier de l’économie sociale, « L’économie sociale et la culture : une synergie essentielle à reconnaître et à consolider. Mémoire présenté à la Ville de Montréal par le Chantier de l’économie sociale dans le cadre de la consultation publique sur la Politique de développement culturel de Montréal 2017-2022 », mars 2017, p. 6.

4 UNESCO et Banque mondiale. Villes, Culture et créativité: Valoriser la culture et la créativité pour un développement urbain durable et une croissance inclusive. Paris : UNESCO et Washington, D.C. : Banque mondiale, 2021.

5 Culture and Local Development – OECD

6 Cités et gouvernements locaux unis. La culture: quatrième pilier du développement durable. Consulté en ligne: https://www.agenda21culture.net/sites/default/files/files/documents/fr/zz_culture4pilierdd_fra.pdf et Résolution de la Ville de Montréal pour que la culture soit reconnue comme le 4e pilier du développement durable: http://ville.montreal.qc.ca/culture/sites/ville.montreal.qc.ca.culture/files/declaration_5_decembre_2011.pdf

7 L’art peut être bénéfique pour la santé, tant physique que mentale (OMS) | ONU Info (un.org)

8 Fancourt, Daisy et Saoirse Finn. What is the evidence on the role of the arts in improving health and well-being? A scoping review. Health Evidence Network Synthesis Report 67, Organisation mondiale de la santé, 2019.

9 Ministère de la Culture et des Communications du Québec et ministère de la Cuture de France, Mission franco-québécoise sur la découvrabilité en ligne des contenus culturels francophones (rapport), 2020, p. 2. Voir aussi UNESCO, Année internationale de l’économie créative au service du développement durable, 2021. Feuille de route de l’UNESCO, 2021 et Sargent, Anthony. Covid-19 and the global cultural and creative sector. What have we learned so far? Co-published by the Centre for Cultural Value, 2021.

10 Observatoire de la culture et des communications du Québec. L’intégration d’Internet aux processus d’affaires des entreprises culturelles. Institut de la statistique du Québec, 2018.

11 Guèvremont, Véronique. « Les mesures de découvrabilité des contenus culturels francophones dans l’environnement numérique : compte rendu des tendances et recommandations. » Rapport de recherche réalisé par la Chaire UNESCO sur la diversité des expressions culturelles dans le cadre de la Mission franco-québécoise sur la découvrabilité des contenus culturels francophones en ligne, p. 4.

12 Rapport de la Mission franco-québécoise sur la découvrabilité en ligne des contenus culturels francophones, 2020, p. 5.

13 Voir Michèle Rioux, Être ou ne pas être découvrable? Présence, visibilité et recommandation des propositions culturelles en ligne : La musique et l’audiovisuel, LATICCE : Laboratoire de recherche sur la découvrabilité et les transformations des industries culturelles à l’ère du commerce électronique, 2021 ; Nathalie Casemajor, synthèse des connaissances : « Pratiques culturelles numériques et plateformes participatives : opportunités, défis et enjeux »; Ministère de la Culture et des Communications du Québec et ministère de la Cuture de France, Mission franco-québécoise sur la découvrabilité en ligne des contenus culturels francophones (rapport), 2020.