Chercheur : 
Murphy-Royal, Ciaran

Établissement : 
Centre hospitalier de l'Université de Montréal (CHUM)

Année de concours : 
2021-2022

L’adaptation au stress est essentielle pour la survie. Cependant, le stress peut devenir problématique lorsqu’il est trop intense ou incessant et induire des effets à long terme si l’exposition au stress coïncide avec la période critique du développement durant l’enfance. En effet, il a été montré que le stress chez l’enfant augmente la susceptibilité d’apparition de troubles anxieux et de dépressions une fois adulte. Un aspect fondamental de l’adaptation au stress dépend des changements fonctionnels du cerveau, au niveau de la synapse, qui impliqueront des réponses comportementales altérées lors d’expositions à des facteurs de stress similaires plus tard dans la vie de l’individu. Alors que les taux d’anxiété et de dépression continuent d’augmenter au Québec, cette étude de l’impact du stress précoce sur le développement du cerveau et les trajectoires de vie est d’une grande importance pour lutter contre cette crise de santé mentale.

Notre laboratoire utilise un paradigme de stress imitant la négligence maternelle pendant une fenêtre neurodéveloppementale critique, pour observer comment le stress influence la structure et le fonctionnement des neurones et d’une cellule cérébrale non-neuronale spécifique, l’astrocyte. Les données de notre laboratoire montrent que le stress au début de la vie entraîne des modifications persistantes de la mémoire à l’âge adulte, améliorant considérablement les souvenirs associés au stress. Nous avons constaté que les comportements de stress chez les souris sont fortement associés à l’activité des cellules astrocytaires dans le cerveau. Nous utiliserons des approches d’imagerie de pointe, combinées à des approches génétiques et physiologiques afin d’approfondir ce phénomène et comprendre 1) l’impact du stress sur les astrocytes, 2) les conséquences en aval pour la fonctionnement neuronale et 3) comment cela augmente le risque d’apparition de troubles anxiodépressifs. L’objectif principal de notre recherche est de révéler les mécanismes biologiques sous-jacents associés au stress. Une meilleure compréhension des effets du stress sur le cerveau et sur les différents types de cellules cérébrales nous permettra d’identifier de nouvelles cibles thérapeutiques pour atténuer les effets du stress et lutter contre la hausse des taux de problèmes de santé mentale au Québec.