Chercheur :
Yvan Boutin
Établissement :
Cégep de Lévis
Année de concours :
2022-2023
L’actuelle pandémie de Covid-19 a ramené à l’avant-plan l’importance des mesures de salubrité et de décontamination pour éviter la propagation des microorganismes. Cependant, cette réalité était le lot quotidien de plusieurs secteurs d’activité. L’industrie agroalimentaire est particulièrement concernée par les problématiques liées au nettoyage et à la décontamination des milieux de production, ceci dans le but de lutter contre les différentes sources de contamination qui pourraient causer des toxi-infections ou altérer la qualité de leurs produits. En ce qui a trait aux soins de santé, les infections nosocomiales représentent un défi constant, en particulier en ce qui touche la hausse des bactéries résistantes aux antibiotiques. Un grand nombre de personnes reçoivent quotidiennement des soins dans le réseau de la santé; certaines d’entre elles sont vulnérables aux infections ou sont porteuses d’une infection transmissible. L’application de mesures de prévention et de contrôle des infections est donc essentielle afin de réduire le risque infectieux.
Ce contrôle des contaminations passe avant tout par l’utilisation de désinfectants chimiques. Cependant, ces produits comportent fréquemment des risques pour la santé des usagers et des travailleurs et doivent être employés selon les recommandations des fabricants. Sans compter le risque que certains microorganismes deviennent résistants à leur action, comme c’est le cas pour les antibiotiques. De plus, certains matériaux ou instruments sont fragiles à l’action des désinfectants chimiques et d’autres approches doivent alors être envisagées.
Parmi les alternatives proposées à l’emploi de la lumière du spectre bleu-violet (400-470nm) offre des perspectives intéressantes. Contrairement aux ultraviolets, cette lumière est sans danger pour les utilisateurs. L’exposition à la lumière bleue réduit considérablement la survie de plusieurs microorganismes, même ceux multirésistants aux antibiotiques. Les données scientifiques accumulées ces dernières années favorisent l’utilisation de cette approche pour la décontamination des surfaces et instruments dans différentes sphères d’activités dans lesquelles le contrôle des contaminations est primordial.
Cependant, connaissant la faculté inouïe des microorganismes à s’adapter rapidement à leur environnement, il ne faut pas exclure que ces derniers développent une résistance contre la lumière bleue. Comme ce phénomène est encore peu documenté et que le mode d’action de la lumière bleue sur les microorganismes est encore mal compris, le présent projet veut explorer et mieux documenter l’éventuel développement de résistance ou tolérance à l’exposition à la lumière bleue comme moyen de désinfection. Le projet s’intéressera plus particulièrement à résistance qui pourrait se développer chez des bactéries responsables d’infections nosocomiales.
Les résultats générés par ce projet démontrant ou non l’établissement d’une résistance/tolérance seront utiles à tous les utilisateurs potentiels de cette technologie.