Impacts économiques des changements climatiques sur les actifs énergétiques du Québec

Résumé du projet

Le projet sur les impacts économiques des changements climatiques sur les actifs énergétiques du Québec vise à intégrer l’effet des changements climatiques dans un modèle provincial de gestion d’actifs. Ce modèle de gestion d’actifs permettra de projeter les principales interventions liées au fonctionnement, à l’entretien, à la réparation, la mise à niveau et au remplacement des actifs tout au long de leur durée de vie prévue. Il intègre plusieurs types d’incertitudes considérables, soit celle liée à la composition de l’inventaire d’actifs énergétiques en contexte de réduction des émissions de GES, celle liée au forçage radiatif des émissions (ou l’intensité des changements climatiques), celle liée à la modélisation climatique, et celle liée à la détérioration des actifs. Pour commencer, l’évolution de l’inventaire actuel énergétique du Québec (production, transport et distribution d’électricité) sera modélisée sous différentes déclinaisons reflétant les trajectoires de décarbonation possibles, incluant certaines trajectoires misant plus explicitement sur la sobriété énergétique, et en y intégrant les projections démographiques. À cette première étape, les variables clés comme l’effectif, la condition, l’âge, la valeur de remplacement, le lieu approximatif sont définis pour l’ensemble des sous-types d’actifs, et ce pour 4 périodes représentatives du présent siècle (tels qu’énoncés dans les conditions éliminatoires de l’appel de proposition), soit la période historique (1991-2010), celle du futur proche (2011-2040), du futur lointain (2041-2070) et de la fin du siècle (2071-2100). Les données climatiques seront intégrées par le biais d’un ensemble de fonctions de stresseurs climatiques. Ces fonctions de stresseurs climatiques sont des représentations statistiques reflétant la variation attendue d’un indicateur lié à la gestion des actifs (par exemple, la durée de vie utile d’un poteau de bois), à un ou plusieurs indicateurs climatiques pertinents (par exemple, la température ambiante et les précipitations). L’équipe de projet souhaite développer des fonctions de stresseurs climatiques sous forme stochastique, permettant de générer des distributions de résultats et d’inclure l’incertitude liée à la détérioration des composantes, à la modélisation, et d’ainsi capter l’amplitude des résultats possibles (par exemple, capter la combinaison d’un actif se détériorant plus rapide que la normale et un climat plus extrême). L’équipe de projet pourra compter sur l’expertise et les données observées de partenaires et gestionnaires québécois d’actifs énergétiques majeurs (Hydro-Québec, Boralex, Innergex, entre autres) pour valider le développement de ces fonctions. Des combinaisons de stresseurs seront formées pour produire un scénario de référence reflétant l’évolution attendue des pratiques actuelles, et un/des scénario(s) d’adaptation structurante, reflétant une combinaison d’alternatives résilientes à l’évolution des pratiques actuelles. Les estimations des coûts et opportunités seront générées en appliquant les combinaisons des scénarios de référence à un scénario d’adaptation pour les quatre périodes, soit la période historique (1991-2010), 2011-2040, 2041-2070 et 2071-2100, pour le 10e percentile et la médiane du scénario RCP4.5 et pour la médiane et le 90e percentile du scénario RCP8.5. Le choix de ces percentiles vise à refléter l’incertitude liée à la possible trajectoire du climat. L’ampleur des investissements requis sous le(s) scénario(s) d’adaptation, ainsi que les coûts évités (bénéfices) associés seront quantifiés.