Chercheuse :
Faubert, Julie
Établissement :
Université Laval
Année de concours :
2021-2022
Ce projet de recherche-création se déploie à travers un programme de création in situ qui prendra lieu dans la salle de projection du Cinéma moderne, à Montréal. Je m’intéresse ici plus spécifiquement au potentiel cinématographique des projets sonores in situ que je réalise, à la fabrication d’images qui leur est depuis toujours associée et, surtout, à l’intégration de l’image dans ma pratique contextuelle. Ce programme de création in situ comprend, d’une part, la réalisation d’une pièce sonore in situ pour casques d’écoute d’une durée de 10 à 15 minutes qui résultera des moments de résidence dans la salle de cinéma et des captations sonores documentaires et fictives (manipulations sonores in situ) qui y seront réalisées; et, d’autre part, la création d’une docufiction sonore, visuelle et performative in situ dans laquelle le lieu du Cinéma moderne lui-même sera mis en abîme : à l’écoute aux casques se superposeront un travail de spatialisation sonore impliquant le système sonore de la salle de cinéma; la projection sporadique d’images cinématographiques mettant en jeu le lieu lui-même; ainsi que des actions performatives en direct. Alors que la pièce sonore in situ sera diffusée quotidiennement, durant les minutes qui précèdent les séances de projection, la docufiction sera elle diffusée sur un mode événementiel, celle-ci nécessitant l’occupation complète du Cinéma moderne.
Ce travail de création in situ sera aussi mis en discussion et théorisé dans le cadre d’une rencontre internationale transdisciplinaire portant sur l’apport spécifique et singulier des pratiques contextuelles à la relation qu’entretiennent l’art et le politique. Cette rencontre prendra la forme d’une résidence de création d’une durée de 10 jours à laquelle participeront à la fois des artistes, des penseurs, des étudiants de l’École d’art (UL) et deux centres d’artistes situés à proximité de l’École d’art, soit Avatar et la Chambre blanche. Je m’intéresse ici à la pensée de l’art en train de se faire, à la théorisation inhérente à chacun de nos gestes d’artistes, cherchant une forme qui pourrait la saisir, la mettre en mouvement. En ce sens, les expérimentations pratiques des artistes seront constamment réfléchies et mises en partage en cours de résidence avec, d’une part, les étudiants de l’École d’art et, d’autre part, avec des penseur.e.s issu.e.s de diverses disciplines (philosophie politique, histoire de l’art et cinéma) qui auront pour tâche d’alimenter les rencontres et discussions et d’ouvrir ainsi la voie à un travail de publication à venir.
Plus de 15 étudiants de l’École d’art participeront à ce projet inédit, tant par l’expérience esthétique à laquelle il donne lieu que par les moyens de diffusion qui s’y inventent. Certains d’entre eux m’accompagneront durant l’ensemble du processus de recherche-création, ce qui leur permettra de saisir l’ensemble des enjeux qui y seront soulevés et la complexité des rapports qu’entretiennent l’art et la recherche. Leur imaginaire, leur esprit d’expérimentation et leurs habiletés techniques seront mises à profit à chacune des étapes de la réalisation de ce programme de recherche-création.