Responsable : 
Michel Dorval

Établissement : 
Université Laval

Année de concours : 
2022-2023

Michel Dorval (Université Laval), responsable

Jean-Sébastien Fallu (Université de Montréal), cocandidat

Pierre Gagnon (Université Laval), cochercheur

Johanne Hébert (Université du Québec à Rimouski [UQAR]), cochercheuse

Yann Joly (Université McGill), cochercheur

Houman Farzin (Université McGill), cochercheur

Secteurs de la recherche : Sciences de la santé; Sciences humaines et sociales

Table des matières

  1. RÉSUMÉ DU PROJET

1. RÉSUMÉ DU PROJET

La psilocybine est l’élément psychoactif que l’on retrouve dans les champignons hallucinogènes ou «champignons magiques ». Bien que la production, la possession et la vente de ces champignons soient illégales au Canada, les utilisations thérapeutiques potentielles de la psilocybine suscitent un intérêt croissant internationalement. Des essais cliniques randomisés ont en effet démontré qu’une dose unique modérée de psilocybine associée à de la psychothérapie produit des effets anxiolytiques et antidépresseurs rapides, robustes et durables chez des patients atteints d’un cancer avancé et souffrant de détresse psychologique liée au cancer.

Au Canada, même si la loi fédérale interdit la possession de la psilocybine, la ministre de la Santé peut, en vertu de l’article 56 de la Loi réglementant certaines drogues et autres substances, accorder des exemptions pour en posséder à des fins médicales. En moins d’un an, 36 exemptions ont ainsi été accordées à des patients, la plupart en soins palliatifs, et 19 à des professionnels de la santé. En parallèle, divers groupes de pression, comme Therapsil (Canada) et MAPS (États-Unis) militent pour un accès légal et bien encadré à cette thérapie. Au Québec, bien que cette approche thérapeutique soit marginale et potentiellement illégale, de plus en plus de personnes entreprennent des démarches pour y accéder en fin de vie. Nous proposons de faire tomber les paradigmes au Québec en réalisant un état de situation et en proposant des recommandations pour l’accès à la psilocybine.

Ce projet vise à 1) évaluer l’acceptabilité sociale et professionnelle de la thérapie assistée par psilocybine pour soulager la détresse existentielle en fin de vie, 2) identifier les enjeux à considérer pour l’accès à cette thérapie innovante et 3) proposer des recommandations établissant les balises de l’utilisation de la psilocybine à des fins thérapeutiques dans le contexte médico-légal québécois.

Nous proposons un plan de recherche intersectoriel, à méthodes mixtes et en plusieurs étapes. Ce projet est basé sur le modèle d’acceptabilité sociale récemment retenu par l’Institut national de santé publique du Québec dans le contexte de la Stratégie nationale pour prévenir les surdoses d’opioïdes et y répondre. La méthodologie implique 1) une analyse des demandes d’exemption déposées à Santé Canada pour posséder de la psilocybine; 2) une enquête populationnelle québécoise sur les croyances, connaissances et attitudes envers la thérapie assistée par psilocybine; 3) une enquête auprès de professionnels de la santé impliqués dans le suivi de personnes en fin de vie; 4) un atelier délibératif impliquant les diverses parties prenantes. En soutien à ces activités, nous mènerons une analyse légale comparée des propositions faites au Canada et aux États-Unis pour changer les lois encadrant la possession de psilocybine à des fins thérapeutiques. En plus des recommandations qui seront présentées aux décideurs sous forme de mémoire, ces travaux jetteront les bases d’une ressource communautaire qui, de concert avec les milieux de soins, aura pour mission d’informer et soutenir les patients considérant recourir à la thérapie assistée par la psilocybine pour soulager leur détresse existentielle.

Appel à proposition