Responsable :
Geneviève Bernard
Établissement :
Université McGill
Année de concours :
2021-2022
Je suis chercheure-clinicienne spécialisée dans les maladies neurodégénératives pédiatriques. J’ai développé un programme de recherche complet et cohésif sur les leucodystrophies. Du chevet du patient vers le laboratoire et du laboratoire vers chevet du patient, j’évalue les besoins des patients tels que trouver un diagnostic précis ou améliorer leur qualité de vie, les étudie en clinique et dans le laboratoire afin de développer des thérapies ciblées pour le bénéfice de mes patients en temps réel. Les leucodystrophies sont un groupe de maladies génétiques rares qui affectent des enfants initialement en parfaite santé et qui mènent à des handicaps croissants et éventuellement au décès. Malheureusement, il n’existe présentement aucun traitement curatif pour la majorité de ces maladies. Malgré les récents progrès en recherche, encore 20 à 30% des patients atteints demeurent sans diagnostic précis, et ce, malgré avoir subi de nombreux tests. La première étape, afin de trouver des traitements, est de bien comprendre la cause des leucodystrophies, c’est-à-dire d’identifier les gènes responsables. Les leucodystrophies sont des maladies génétiques causées par des anomalies de la myéline ou substance blanche. La myéline est une gaine qui protège les neurones ou cellules du cerveau afin d’assurer une conduction rapide des influx nerveux. Les neurones peuvent être comparés à des fils électriques, où l’axone est le fil électrique lui-même, et la myéline est le caoutchouc qui protège le fil et assure une conduction électrique rapide. Une myéline anormale ou en quantité insuffisante, tel que dans les leucodystrophies, entraine, entre autres, des déficits moteurs et cognitifs. Les leucodystrophies sont classées en deux grandes catégories selon les caractéristiques observées sur l’imagerie du cerveau: les leucodystrophies hypomyélinisantes (développement anormal de la myéline causant une absence ou une quantité insuffisante de myéline) et les leucodystrophies non-hypomyélinisantes (myéline malade). Mon programme de recherche se concentre sur les leucodystrophies hypomyélinisantes, et plus spécifiquement sur une d’entre elles nommée leucodystrophie liée à l’ARN polymérase III ou 4H. Les enfants atteints ont divers problèmes, incluant des difficultés grandissantes à marcher, parler, avaler, et voir. Le 4H est causé par des mutations dans des gènes importants pour la survie des cellules. En utilisant le 4H comme maladie d’intérêt, mon programme de recherche vise à compléter la caractérisation des leucodystrophies, décrire leur évolution et leurs impacts sur la qualité de vie des patients et de leurs familles, sur le stress vécu par les parents, identifier des nouveaux gènes causals, et étudier leur pathophysiologie, dans le but d’améliorer les soins médicaux offerts, de trouver des traitements et de préparer le terrain pour les essais thérapeutiques futurs.