Renforcer l'éthique des soins pour mieux répondre aux besoins des usagers(-ères) des services de réadaptation physique

L’accès équitable aux soins, l’autonomie et les droits des personnes recevant les soins ainsi que la prise en compte de leurs besoins concrets et de leurs valeurs : tous ces concepts font partie de la dimension éthique des soins de santé. Quand cette dimension est ignorée par les établissements de soins ou par les professionnels(-les) de la santé, ou lorsque ces derniers(-ères) se sentent obligé(e)s d’agir de façon contraire à l’éthique, il en résulte des torts importants pour les personnes recevant les soins, mais aussi pour ceux et celles qui les prodiguent. C’est pour éviter ces torts, et afin que la dimension éthique soit davantage prise en compte dans les soins de santé que j’ai établi ma programmation de recherche. Celle-ci s’intéresse donc à la dimension éthique des soins, spécifiquement dans le domaine de la réadaptation physique. La réadaptation regroupe différentes disciplines comme la physiothérapie et l’ergothérapie. Elle vise à limiter les impacts négatifs d’une condition de santé sur la fonction des personnes et à favoriser leur participation sociale. En réadaptation, la dimension éthique des soins est particulière, car les soins impliquent une étroite relation thérapeutique et nécessitent un engagement actif des patient(e)s et de leurs professionnels(-les), sur une période prolongée.

Le premier axe de ma programmation cible les difficultés rencontrées par deux groupes spécifiques de personnes souvent référées en réadaptation que sont les personnes blessées au travail et les personnes vivant avec de la douleur chronique. Les soins et services de réadaptation offerts à ces personnes posent d’importants défis en termes d’éthique et ces dernières sont moins bien prises en charge par les milieux de soins en réadaptation. Des entrevues individuelles seront donc réalisées auprès d’environ trente personnes de chacun de ces groupes pour qu’elles puissent exprimer leurs perceptions et leurs besoins face à leurs soins de réadaptation. Ceci leur donnera l’opportunité de pouvoir contribuer à définir des soins et services qui soient plus éthiques et qui répondent mieux à leurs besoins concrets.

Le deuxième axe de ma programmation cible l’éthique selon le point de vue des équipes cliniques et des gestionnaires en réadaptation. En effet, les équipes qui travaillent dans les centres de réadaptation ne disposent souvent pas assez de soutien et de ressources pour les aider à adresser les enjeux éthiques qui se présentent dans leur pratique. Le premier projet associé à cet axe visera d’abord à explorer les enjeux éthiques récurrents rencontrés par les équipes de réadaptation physique ainsi que les mécanismes et les stratégies qu’elles utilisent pour répondre à ces enjeux. Le deuxième projet visera ensuite à codévelopper avec ces mêmes équipes, de nouvelles ressources éthiques qui viseront à les soutenir lorsqu’elles feront face à de futurs enjeux éthiques. Notre but est ainsi de renforcer la culture éthique dans les établissements de réadaptation.

Somme toute, les résultats issus de ces recherches permettront, en abordant les perspectives des patient(e)s et des équipes cliniques, d’atteindre une offre de soins qui soit plus éthique et qui réponde mieux aux besoins des usagers(-ères) et des équipes.