Responsable :
Olivier Schoeni
Établissement :
Université Laval
Année de concours :
2020-2021
Table des matières
1. Résumé du projet
Une des découvertes les plus importantes en économie urbaine, c’est que la productivité est majeure lorsque les individus sont groupés ensemble, amenant les entreprises à payer des revenus plus élevés dans des lieux à haute densité comme Londres, New York, Toronto, et Vancouver. Comme les individus sont plus productifs et que les entreprises produisent plus, l’économie tout entière d’un pays bénéficie à son tour de la proximité physique des individus.
Cependant, le fait que les individus travaillent proches les uns des autres, n’implique pas nécessairement qu’ils habitent côte à côte. Au contraire, dès le début du 20e siècle, la démocratisation de la voiture a dramatiquement fait chuter les coûts de transport, en permettant aux gens de travailler au centre-ville tout en profitant des zones suburbaines, qui typiquement offrent espaces verts en abondance, quartiers adaptés aux besoins des familles, et logements à prix abordable. L’engouement des travailleurs pour les zones suburbaines a cependant imposé un fardeau considérable sur l’environnement.
Premièrement, des déplacements journaliers sur de plus longues distances ont augmenté la pollution de l’air, entrainant de sérieuses complications pour la santé.
Deuxièmement, comme l’immobilier est plus abordable à la campagne, le développement résidentiel à tendance à s’étaler, avec une perte d’espaces verts et de terrains agricoles.
Dans un tel contexte, il semble crucial de comprendre le rôle des gouvernements dans les choix résidentiels des individus. Par exemple, est-ce que les politiques fiscales des gouvernements distordent le choix du lieu de résidence des ménages ? Est-ce que ces politiques fiscales créent des incitatifs économiques si importants que les individus décident de travailler et habiter loin les uns des autres, entrainant une perte pour le bien-être de la société ? Dans le présent projet de recherche, on analysera l’impact de l’impôt sur le revenu et de la déduction fiscale pour intérêts hypothécaires tout en tenant compte des déplacements journaliers des travailleurs et des marchés immobiliers locaux. Il est novateur de s’intéresser à ces aspects en essayant de quantifier l’effet de politiques fiscales sur le bien-être.
Dans ce projet, on développe en un premier temps un cadre théorique structural qui est mis en lien avec la réalité avec des données détaillées sur les déplacements et les marchés immobiliers des comtés aux États-Unis. Dans un deuxième temps, on adapte le cadre théorique à la politique fiscale que l’on souhaite analyser. Les résultats préliminaires semblent suggérer que les politiques fiscales puissent distordre les choix résidentiels des individus, les amenant à travailler et vivre loin les uns des autres, imposant ainsi un coût considérable sur la société.
Ce projet de recherche approfondira nos connaissances par rapport aux conséquences inattendues des politiques fiscales. En particulier, on pourra déterminer si, et dans quelles circonstances, une politique fiscal e vaut son coût. De manière importante, l’applicabilité générale de cadre théorique permettra de tirer des conclusions pour des politiques fiscales implémentées dans d’autres pays, comme le Canada et la Suisse.