Synthèse des connaissances sur la notion renouvelée de charge mentale: évidences et invisibilités sur la santé et le bien-être des femmes

1. Résumé du projet

Notre monde vit trois crises majeures, celles du climat, de la Covid-19 et le vieillissement de la population qui avivent les inégalités sociales et de genre. Des besoins de plus en plus criants apparaissent en matière de care ou de prendre soin. Cette pression se manifeste notamment par une augmentation du poids de la charge mentale dont la répartition entre les hommes et les femmes est encore inégale. Le contexte social de gestion de la pandémie de COVID-19 semble avoir ajouté à la charge mentale des femmes. Par exemple, durant le confinement, bon nombre d’entre elles ont assuré l’essentiel du soin et de l’éducation des enfants. De plus, la crise écologique ajoute à la charge mentale des femmes en raison de nouvelles tâches à articuler (par ex.: récupérer, réutiliser) qui leur sont dévolues sur la base de leur genre ou de leur rôle de mère. Comme l’ont déjà fait remarquer des groupes concernés par les questions d’équité de genre et de justice environnementale, la “charge verte” s’impose aujourd’hui comme un autre élément s’ajoutant à la charge mentale des femmes.

Des effets négatifs de la charge mentale sur la santé des femmes sont constatés dans plusieurs études (épuisement, dépression, anxiété, problèmes cardiovasculaires, troubles musculosquelettiques et du sommeil). Par ailleurs, des points aveugles dans les connaissances sont soulevés.

Ce projet vise à faire une synthèse des connaissances (littérature scientifique et savoirs issus de milieux de pratique) afin d’inventorier les connaissances actuelles sur la charge mentale et ses effets sur la santé mentale des femmes. Elle s’ancre dans une approche féministe intersectionnelle de l’écosanté afin de dégager des pistes de réflexion et d’action utiles, tant pour la recherche que pour la prise de décision et les personnes impliquées dans les milieux. Une revue de portée (recherche, filtrage, extraction et synthèse) appuyée sur un processus d’application de connaissances intégrées sera réalisée. Les chercheures, collaboratrices, participantes et personnes étudiantes seront mobilisées à différents degrés à toutes les étapes.

Un plan de diffusion et de mobilisation des connaissances rejoindra différents publics afin d’assurer une diffusion rapide des résultats qui pourront orienter l’intervention, la gestion et la prise de décision. D’importantes retombées sont attendues sur les plans scientifique et social. Cette synthèse critique des connaissances permettra de proposer une meilleure modélisation de la charge mentale, de ses effets sur la santé et le bien-être des femmes. Notre cadre d’analyse critique, combinant l’approche féministe intersectorielle à celle de l’écosanté, permettra de tenir compte d’autres inégalités sociales en plus de celles liées au sexe/genre afin que les pistes d’actions proposées soient sensibles aux impacts différenciés qu’elles pourraient avoir. Sur le plan des retombées sociales, l’articulation des savoirs transdisciplinaires et situés autour d’un enjeu important servira de base au développement d’actions et de politiques véritablement pertinentes et sensibles. La participation étroite des groupes partenaires tout au long du projet soutiendra la mise en œuvre d’actions concrètes afin de favoriser le bien-être et la santé mentale des femmes, le tout, dans une perspective écoresponsable et de plus grande justice sociale.

Appel de propositions

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Cochercheuses

• Lefrançois, Mélanie, Université du Québec à Montréal [UQAM], École des sciences de la gestion
• Saint-Charles, Johanne, Université du Québec à Montréal [UQAM], Institut Santé et Société

Durée de la synthèse, montant octroyé et date de dépôt du rapport de recherche

Le projet est d’une durée de 12 mois. Le montant total octroyé est de 65 998 $. Le rapport de recherche est attendu pour le 30 septembre 2023.