Responsable :
Jessica Pearson
Établissement :
Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR)
Année de concours :
2020-2021
Table des matières
1. Résumé du projet
Alors que plusieurs études vérifient le lien entre le tempérament en début de vie et différentes composantes du développement socio-émotionnel des enfants (e.g. symptômes intériorisés et extériorisés; Nielsen et al., 2019; Tung et al., 2018), relativement peu d’études examinent son association avec le développement cognitif pendant l’enfance. Parmi les rares études sur la question, certains rapportent qu’un tempérament moins réactif en début de vie serait prédicteur d’un meilleur développement cognitif pendant l’enfance (Halpern et al., 2001; Lemelin et al., 2006; Wachs & Gandour, 1983), alors que d’autres soutiennent que les enfants ayant un tempérament plus difficile seraient favorisés sur le plan du développement cognitif (Karrass et al., 2004; Maziade et al., 1987).
Les recherches actuelles soulignent l’importance d’inclure des éléments de l’écologie développementale de l’enfant dans l’examen du lien entre le tempérament et le développement cognitif. Certaines recherches démontrent que ce lien serait modéré par le statut socio-économique (Maziade et al., 1987), le niveau de communication dans la famille (Maziade et al., 1987) et la sensibilité maternelle (Halpern et al., 2001; Karrass et al., 2004). Différents modèles théoriques tentent d’expliquer comment le tempérament de l’enfant peut interagir avec les variables de l’environnement afin de prédire le développement de l’enfant.
- Le modèle diathèse-stress propose que le tempérament agit comme facteur de vulnérabilité à l’environnement, et qu’en interaction avec un environnement négatif, des conséquences développementales négatives pourraient être observées.
- L’hypothèse de susceptibilité différentielle propose que le tempérament agit comme une sensibilité à l’environnement : les enfants avec un tempérament difficile seront influencés négativement par un environnement négatif, mais positivement par un environnement positif.
- L’hypothèse de sensibilité avantageuse propose que le tempérament agit comme une sensibilité, mais seulement aux conditions positives de l’environnement.
Le projet de recherche proposé vise à : 1) Clarifier le lien entre le tempérament et le développement cognitif en bas âge; 2) Comprendre l’interaction entre le tempérament et les facteurs environnementaux (sensibilité maternelle et statut socio-économique) afin de prédire le développement cognitif de l’enfant. Cette analyse de modération permettra une comparaison des trois grands modèles théoriques présentés.
Méthodologie : 100 dyades mère-enfant seront recrutées pendant la grossesse. La cueillette de données sera effectuées en trois temps. D’abord, lorsque les enfants seront âgés de 3 mois, les mères complèteront deux questionnaires pour obtenir des renseignements sur le statut socio-économique de la famille et sur le tempérament de l’enfant. Ensuite, à l’âge de 6 mois, une visite à domicile permettra d’évaluer la sensibilité maternelle interactive lors d’une interaction entre la mère et son enfant, ainsi que d ’obtenir à nouveau des informations sur le tempérament de l’enfant. Enfin, une visite à domicile à l’âge de 12 mois permettra d’évaluer le développement cognitif de l’enfant.
Le projet de recherche proposé est novateur puisqu’il s’intéresse au développement cognitif de l’enfant, une dimension du développement souvent négligée dans l’étude de potentiel prédictif du tempérament. De plus, elle permet l’intégration et la comparaison de différents modèles théoriques sur l’interaction entre le tempérament et les variables de l’environnement dans l’étude du développement humain.