Le but de cette étude était d’évaluer l’efficacité d’un appareil de rétroaction sur l’alcoolémie dans la prévention de la conduite avec facultés affaiblies (CFA) chez de jeunes conducteurs.

Les hypothèses suggéraient que les participants conduiraient plus souvent après avoir consommé de l’alcool 1) s’ils ne recevaient pas de rétroaction sur leur alcoolémie (absence de rétroaction > rétroaction); 2) s’ils consommaient une quantité d’alcool plus faible (~0,05 % > ~0,08 %); 3) s’ils étaient de genre masculin (masculin > féminin) et 4) s’ils présentaient certaines caractéristiques personnelles (par exemple, se sentir en état de conduire > se sentir moins en état de conduire).

Il faudrait sensibiliser les jeunes conducteurs à ne pas se fier à la sensation d’être en état de conduire après avoir consommé de l’alcool.

Dans cette expérimentation contrôlée randomisée à double insu menée en simulation de conduite, 160 jeunes conducteurs et conductrices âgés de 20 à 24 ans ont été répartis de façon aléatoire dans les deux conditions suivantes : utilisation de l’appareil de rétroaction sur l’alcoolémie intégré au véhicule (oui ou non) et consommation d’une quantité d’alcool (~0,05 % ou ~0,08 %)

Les résultats de l’étude indiquent une probabilité plus élevée de conduire après avoir consommé de l’alcool chez les hommes, chez les participants qui se sentent plus en état de conduire et chez ceux qui perçoivent moins de dangers associés à la CFA. Les variables suivantes ne sont pas significativement associées à la décision de conduire après avoir consommé de l’alcool : la rétroaction sur l’alcoolémie donnée par l’appareil dans le véhicule (près de 60 % des jeunes conducteurs ont conduit avec ou sans l’utilisation de l’appareil), la quantité d’alcool consommée, l’estimation des participants de la quantité d’alcool consommée ainsi que la sévérité générale de la consommation d’alcool.

Les résultats de cette étude pourront éclairer les divers intervenants en sécurité routière lorsque les appareils installés dans les véhicules – allant de la rétroaction sur la consommation aux appareils qui empêchent le véhicule de démarrer – seront proposés aux conducteurs. En termes de prévention, les résultats suggèrent de sensibiliser les jeunes conducteurs qui s’apprêtent à prendre le volant à ne pas se fier à la sensation d’être en état de conduire après avoir consommé de l’alcool.

Chercheure principale

Marie Claude Ouimet, Université de Sherbrooke

Résumé

Rapport de recherche

Appel de propositions

Dépôt du rapport de recherche : avril 2015