i) évaluer les conséquences de la prostitution chez les filles et les femmes sur les plans socio-économique, psychologique, relationnel, social et comportemental et ii) identifier les pratiques qui favorisent le désistement de la prostitution chez les filles et les femmes.
Les résultats s’appuient sur une recension de 152 études scientifiques, sur des données longitudinales recueillies auprès de jeunes femmes qui avaient été placées en Centre jeunesse au cours de leur adolescence et sur des entrevues menées auprès de 20 femmes qui étaient (ou avaient été) impliquées dans la prostitution et auprès de 21 intervenantes qui œuvrent auprès de ces femmes.
L’implication dans la prostitution doit être interprétée comme un processus qui prend racine parmi un large éventail de facteurs de vulnérabilité.
Nos résultats indiquent que l’implication dans la prostitution doit être interprétée comme un processus qui prend racine parmi un large éventail de facteurs de vulnérabilité, et qui, en retour, donne lieu à un large éventail de répercussions néfastes dans plusieurs sphères de vie. Cette notion de processus se transpose aussi au désistement de la prostitution, qui implique l’arrêt des activités de prostitution, mais aussi une reconstruction de soi et de ses relations et un cheminement graduel vers la réinsertion sociale.
Les résultats proposent un important changement de paradigme dans la façon de concevoir les programmes et les services destinés aux adolescentes et aux femmes impliquées dans la prostitution. Plutôt que d’intervenir sur les déficits et les risques qu’elles présentent, nos résultats suggèrent qu’il serait plus prometteur de miser sur la consolidation de leurs forces et de leurs capacités, afin de les amener à combler leurs besoins de façons saines et sécuritaires.
Chercheure principale
Nadine Lanctôt, Université de Sherbrooke
Dépôt du rapport de recherche : avril 2018