« L’injustice sociale tue à grande échelle » affirmaient les auteurs du rapport de l’Organisation mondiale de la santé sur les déterminants sociaux en comparant la mortalité maternelle en Suède et en Afghanistan.
Les différences d’espérance de vie se retrouvent aussi au Québec où les hommes riches peuvent espérer vivre plusieurs années de plus que leurs concitoyens pauvres. Ces inégalités de santé (ISS) sont évitables et le réseau de la santé doit mettre en place des interventions pour les réduire. Les professionnels des Centres de Santé et de Services Sociaux (CSSS) sont sur le terrain et demandent d’être soutenus pour le faire.
Les mesures proposées visent des enjeux sur lesquels il est possible d’intervenir au niveau local.
Le projet « La mesure des ISS : au-delà de la description, le soutien à l’intervention » vise à explorer les meilleurs indicateurs pour surveiller les ISS au niveau local. Cette stratégie de surveillance est élaborée en considérant trois perspectives. La première met de l’avant qu’il faut agir de préférence sur les structures à l’origine des inégalités sociales. La seconde concerne l’intervention précoce sur les conditions de vie et les facteurs de risque. La troisième postule que l’accès équitable aux ressources locales est une condition nécessaire pour le maintien de la santé.
Plutôt que les problèmes de santé engendrés tardivement par les déterminants sociaux, les mesures proposées visent l’allaitement, l’accessibilité aux garderies de qualité ou la stigmatisation engendrée par la maladie mentale, enjeux sur lesquels il est possible d’intervenir au niveau local.
La retombée immédiate du projet est l’intégration graduelle des indicateurs proposés dans la stratégie québécoise de surveillance des ISS. A long terme, « ce qui se mesure s’améliore » disait Robin Sharma et les intervenants des CSSS devraient pouvoir disposer d’un outil d’aide pour concevoir et évaluer leurs actions.
Chercheure principale
Marie-France Raynault, Université de Montréal
Dépôt du rapport de recherche : avril 2013