Les agents correctionnels canadiens souffrent de taux de stress post-traumatique, de dépression et d’anxiété plus élevés que la population générale.

Presque tous sont exposés à des incidents violents au travail; plus de la moitié prennent des médicaments pour gérer les conséquences de ces expériences et peuvent éprouver une faible satisfaction au travail. Certains ne se sentent pas soutenus par leurs employeurs ou estiment ne pas être valorisés dans la société canadienne. Les approches sensibles aux traumas (AST) apportent une nouvelle vision quant à la manière de concevoir les prestations des services. Dans cette perspective, il est important de prendre en compte les impacts des traumatismes auxquels sont exposés les professionnels œuvrant dans le milieu carcéral afin d’améliorer leur bien-être et la qualité des services qu’ils fournissent.

Ce projet de recherche visait à identifier les efforts en matière d’AST qui ont été déployés pour protéger les professionnels des prisons et des établissements carcéraux, à déterminer si ces efforts étaient efficaces et à interroger les professionnels sur leurs expériences de détresse au travail ainsi que les pratiques mises en place par leurs employeurs en guise de soutien.

Les résultats ont confirmé qu’un sous-groupe d’agents correctionnels canadiens souffre profondément en raison de leur travail et que plusieurs types d’AST ont été utilisés, à l’échelle internationale, dans les milieux carcéraux; et que les AST peuvent améliorer le bien-être et l’environnement de travail des professionnels de première ligne. L’équipe de recherche a également constaté que des utilisations obsolètes ou incomplètes de cette approche pourraient compromettre la sécurité ou contribuer à ce que les professionnels du milieu carcéral se sentent peu importants.

Ces résultats suggèrent que l’AST est une bonne stratégie pour transformer les environnements carcéraux, en particulier lorsqu’ils prennent en compte les points de vue des personnes impliquées et intègrent les approches soulevées dans les recherches continues sur les meilleures pratiques pour le bien-être professionnel et le traitement des traumatismes. L’incorporation systémique des AST dans les prisons et les centres de détention, en mettant l’accent spécifiquement sur la santé mentale et le bien-être au travail, démontrerait un engagement actif envers la prévention primaire, secondaire et tertiaire des traumatismes pour toutes les parties prenantes.

Chercheuse principale
Denise Michelle Brend, Université Laval

Résumé

Rapport de recherche et annexes (en anglais)

Appel de propositions

Dépôt du rapport de recherche : juin 2024