La gestion de placements est de plus en plus concentrée au sein de quelques grandes firmes. Des sociétés comme BlackRock, Vanguard, Charles Schwab et UBS détiennent des parts considérables du marché et continuent d’acheter d’autres cabinets. Quel impact cette tendance a-t-elle sur les marchés boursiers et ses acteurs ?
David Schumacher, chercheur en finances à la Faculté de gestion Desautels de l’Université McGill, a observé l’effet de ces fusions et acquisitions sur les décisions d’investissement dans le marché boursier. Il a créé une immense base de données constituée des titres boursiers détenus par les grands gestionnaires de placements et des transactions qui ont suivi l’annonce de fusions majeures, comme celle de BlackRock et BGI (iShares) en 2009.
Le regroupement de deux importants gestionnaires déclenche des mouvements sur les marchés.
Il a noté que le regroupement de deux importants gestionnaires déclenche des mouvements sur les marchés. Beaucoup de firmes concurrentes rééquilibrent alors leurs portefeuilles de placements et ont tendance à vendre les actions qu’elles possèdent et qui sont aussi détenues par les deux entreprises qui s’unissent.
Prenons un exemple fictif. Imaginons que BlackRock détenait 5 % des actions d’Apple avant de fusionner avec BGI, qui en possédait également 5 %. En se fusionnant, elles cumulent une action sur dix du géant technologique américain. Beaucoup de gestionnaires verront dans cette concentration de la propriété une augmentation du risque et seront portés à vendre leurs actions d’Apple. Si ce mouvement s’amplifie, il fera baisser temporairement le prix des actions d’Apple en Bourse. Celles-ci seront alors rachetées par des firmes qui ont une tolérance plus élevée au risque.