La présente démarche de recherche visait à évaluer, à l’échelle provinciale, le degré d’implantation des services pour les victimes d’agression sexuelle dans l’ensemble des centres désignés du Québec depuis 2002.
L’étude allie des méthodes quantitatives et qualitatives et regroupe trois niveaux de données : (1) des données administratives, (2) des sondages et entrevues menés auprès des professionnels œuvrant dans les centres désignés (médecins, infirmières et infirmiers, intervenantes et intervenants psychosociaux) et les répondants régionaux en matière d’agression sexuelle, et (3) des entrevues auprès de victimes et de parents de victimes mineures.
Plusieurs centres désignés ont rencontré des barrières importantes au déploiement des services.
Les résultats confirment le déploiement de services dans les différentes régions du Québec, et une conformité des services en lien avec le modèle d’intervention préconisé pour les centres désignés, dans son ensemble. Toutefois, plusieurs centres désignés ont rencontré des barrières importantes au déploiement des services : manque de données colligées systématiquement au sujet de victimes d’agression sexuelle qui reçoivent des services, difficultés de recrutement et de rétention de personnel, manque de formation avant et après l’entrée en fonction des professionnels, absence d’ententes et de protocoles formels pour clarifier les rôles à l’interne et en collaboration avec les autres organismes, absence d’un réseau des centres désignés pour développer une meilleure expertise, et manque de visibilité et de reconnaissance des centres désignés dans la population.
Ces enjeux, qui mettent en lumière des problèmes organisationnels, nous amènent à formuler six grandes pistes d’action dont la mise en place d’une fiche de collecte de données pour colliger, à l’échelle provinciale, les informations au sujet des victimes d’agression sexuelle dans les centres désignés et la mise en place d’une campagne de sensibilisation à l’échelle provinciale afin de faire connaître l’existence des centres désignés et de leur place dans l’offre de services aux victimes d’agression sexuelle.
Chercheure principale
Delphine Collin-Vézina, Université McGill
Dépôt du rapport de recherche : juin 2014