Peu d’informations sont communiquées dans la littérature scientifique quant aux interventions réalisées au quotidien auprès des jeunes contrevenants et le caractère préventif que peuvent avoir certaines interventions sur la récidive.
Un des facteurs importants serait l’adaptation de l’intensité de l’intervention au niveau de risque que présente le jeune. Les jeunes les plus à risque dont les membres de gangs de rue devrait bénéficier le plus des interventions intensives.
Les résultats montrent des différences significatives entre les adolescents qui agissent seuls, ceux en groupe et ceux en gangs.
Les résultats montrent des différences significatives entre les adolescents qui agissent seuls, ceux en groupe et ceux en gangs. Les membres de gangs constituent le sous-groupe le plus actif au plan de la délinquance et ils présentent les plus lourds antécédents. Il y a aussi une différence de prise en charge entre les adolescents des trois sous-groupes. Les membres de gangs font l’objet dans la plupart des cas d’une prise en charge intensive, soit en étant placés en garde ouverte dans un programme spécifique ou en garde fermée.
Il semble toutefois que la durée du suivi des sujets soit fonction beaucoup plus de la gravité du délit que de l’évaluation des risques et besoins liés aux facteurs criminogènes. Plus de la moitié de l’échantillon constitué des trois sous-groupes ne présente aucune récidive délictuelle, dix-huit mois plus tard. Parmi les facteurs contributifs à une baisse de la récidive ultérieure, il y aurait l’intérêt à réfléchir aux conséquences de leurs activités délinquantes antérieures, le développement de la capacité d’empathie, la création d’une alliance clinique avec un éducateur.
Les sujets qui sont les plus enclins à la récidive délinquante sont ceux qui présentaient le moins d’ouverture et de réceptivité à la démarche de rééducation. Ainsi, une partie des jeunes présentant des risques élevés profitent de l’intensité de l’intervention et ne récidive pas après le suivi. Mais une autre partie dans laquelle on retrouve les plus résistants à l’intensité de l’intervention présente une récidive ultérieure. Il est recommandé de mieux évaluer les interventions réalisées auprès de ces jeunes en termes de qualité et de poursuivre les efforts de formation auprès des milieux d’intervention autant en ce qui a trait aux gangs qu’aux principes efficaces de l’intervention en délinquance.
Chercheur principal
Louis-Georges Cournoyer, Université de Montréal
Dépôt du rapport de recherche : novembre 2015