La transition énergétique étant à nos portes, il est impératif de réduire notre dépendance aux combustibles fossiles et d’améliorer notre efficacité énergétique. Par ses travaux de recherche, Inès Esma Achouri, professeure au Département de génie chimique et de génie biotechnologiques de l’Université de Sherbrooke, veut rendre la production d’énergie plus efficace. Elle s’est notamment penchée sur l’intensification du procédé de biométhanisation, c’est-à-dire la production de biogaz à partir de déchets organiques grâce à des bactéries.

En partenariat avec CRB Innovations, la chercheuse et son équipe ont planché sur la combinaison de deux technologies déjà éprouvées pour traiter différents déchets de bois. Difficiles à digérer pour les bactéries, ceux-ci sont traditionnellement peu utilisés pour produire du biogaz.

Le vapocraquage défait les copeaux de bois à haute température et haute pression en quelques minutes, sans utilisation de solvant. Les filaments sont ainsi plus accessibles au mélange de bactéries qui entrent en scène à l’étape de la fermentation anaérobique, qui dure quelques jours, voire quelques semaines. Résultat : un biogaz riche en méthane, issu à 100 % des déchets de bois. Le carburant est aussi plus propre, puisqu’il ne contient presque pas de composés soufrés et azotés. Ce biogaz pourrait alors être injecté directement dans le réseau de gaz naturel, car il ne contient aucun composé dangereux. Les résultats ont été tellement concluants que le partenaire industriel a déjà breveté une partie du procédé.

Les scientifiques souhaitent maintenant poursuivre leurs recherches en partenariat pour mettre la technologie à l’échelle et identifier des bactéries capables de rendre la production de biogaz encore plus efficace. Une piste intéressante pour valoriser les déchets de bois, des produits que l’on trouve en abondance au Québec et au Canada.

Ce projet de recherche a été soutenu financièrement via le programme IMPULSION – volet Énergie verte/hydrogène.

Référence : « Valorisation de la biomasse lignocellulosique en couplant traitement par explosion de vapeur et digestion anaérobie » (2024). Énergies, 17(3), p. 677. doi.org/10.3390/en17030677