La nature du travail des forces policières peut fragiliser la santé psychologique de ses membres. Pourtant, ce n’est que très récemment que la communauté de la recherche a commencé à s’intéresser aux facteurs personnels et organisationnels qui protègent ou détériorent l’équilibre émotionnel de ces personnes.
L’analyse des réponses obtenues auprès de 1200 policiers et policières a démontré l’importance cruciale du soutien de l’organisation.
Andrée-Ann Deschênes, chercheuse en sciences de la gestion à l’Université du Québec à Rimouski, a mené une enquête auprès de policiers et de policières du Québec. Elle a d’abord réalisé une série d’entrevues pour identifier des éléments personnels ou organisationnels qui ont un impact sur la santé psychologique des membres des forces policières. Ces entretiens ont fait ressortir le contexte particulier dans lequel ces personnes évoluent, notamment la possibilité de faire usage de la force, le port d’arme, les confrontations à des événements potentiellement traumatiques et la culture organisationnelle.
Les membres des forces de l’ordre ont par la suite été invités à répondre à un questionnaire en ligne, afin de mesurer l’ampleur de l’impact sur la santé psychologique des éléments identifiés lors des entrevues. L’analyse des réponses obtenues auprès de 1200 policiers et policières a démontré l’importance cruciale du soutien de l’organisation. Une mauvaise relation avec le supérieur immédiat ou la supérieure immédiate représentait le facteur de risque le plus élevé. D’un autre côté, une bonne relation avec les collègues de travail apparaissait comme le principal facteur de protection de la santé psychologique.
L’étude révèle aussi qu’un événement potentiellement traumatique a une incidence notable sur la vulnérabilité psychologique des policiers et des policières. Ce constat souligne l’importance d’obtenir alors un soutien psychologique offert par les organisations et par des professionnels et des professionnelles spécialement formés pour intervenir auprès des forces de l’ordre.
Andrée-Ann Deschênes a notamment partagé ces connaissances à titre de ressource externe dans le cadre de la réflexion en cours au gouvernement provincial sur l’organisation des forces policières.