Responsable :
Maude Pugliese
Établissement :
Institut national de la recherche scientifique (INRS)
Année de concours :
2019-2020
Action concertée :
Programme de recherche sur la pauvreté et l’exclusion sociale – Phase 4
Volet : Projet de recherche
Partenaires : Ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur (MEES);
Ministère de l’Immigration, de la Diversité et de l’Inclusion (MIDI);
Ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS);
Ministère du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale (MTESS);
Société d’habitation du Québec (SHQ);
Secrétariat aux aînés (SA-MSSS).
Table des matières
1. Résumé du projet
Une littérature abondante s’est développée à propos de l’endettement croissant des ménages. L’endettement n’est pas toujours problématique; il constitue bien souvent un levier d’avancement socio-économique, notamment lorsqu’il est utilisé pour financer des investissements dans la propriété ou l’éducation. Cependant, dans certains cas, l’endettement débouche sur du surendettement : sur une situation dans laquelle l’endetté ne parvient plus à rembourser ses dettes. Le surendettement mène souvent à la stigmatisation en plus de constituer une source de précarisation économique. Jusqu’à présent, toutefois, comparativement à l’abondante littérature sur l’endettement, le thème plus spécifique du surendettement demeure peu exploré, surtout au Québec. Le présent projet vise à combler cette lacune en réalisant une analyse détaillée du surendettement et des caractéristiques lui étant associées dans la population québécoise.
Pour ce faire, nous proposerons différentes mesures du surendettement : des mesures d’endettement extrême et des mesures subjectives basées sur l’évaluation par les répondants de leurs difficultés à rembourser leurs dettes. Aussi, les ménages à faible revenu et les nouveaux arrivants accèdent souvent plus difficilement à des sources de crédit bancaires et ils sont donc plus souvent endettés auprès de leurs proches ou de prêteurs alternatifs. Nos mesures innoveront en incluant ces sources de dettes souvent oblitérées dans les statistiques officielles. Mobilisant ces mesures, nous examinerons la prévalence du surendettement au Québec et les différences entre les groupes sociodémographiques, notamment selon le genre, le statut d’immigration, le statut autochtone, le statut socio-économique (en particulier chez les ménages en situation de pauvreté) et les groupes d’âge (en particulier chez les personnes ainées et les jeunes).
En plus de cette contribution empirique, le projet offre deux avancées théoriques. D’abord, les spécialistes du crédit suggèrent que deux types de surendettement existent. Pour certains, le surendettement est ancré dans une consommation excessive combinée à un manque de connaissances financières. Pour d’autres le surendettement résulte de la pauvreté ou encore de chocs, comme la séparation, la perte d’emploi, ou les problèmes de santé, qui causent des difficultés financières—le surendettement est donc ici un mode de compensation aux vulnérabilités économiques. Jusqu’à présent peu d’études ont cherché à comprendre l’importance relative de ces deux types de surendettement. Nos analyses combleront ce manque. Aussi, si l’endettement est souvent dépeint comme un mode d’adaptation aux vulnérabilités économiques, une littérature démontre que le soutien des proches constitue une stratégie alternative d’adaptation. Jusqu’ici, toutefois, pratiquement aucune étude n’a exploré les liens entre le surendettement et la disponibilité du soutien familial. Nos analyses examineront cette relation. Les données proviendront de l’Enquête canadienne sur les capacités financières (ECCF) et d’une nouvelle enquête auprès de la population adulte québécoise qui palliera certaines limites de l’ECCF pour les besoins du projet. Cette étude améliorera les connaissances sur le surendettement et ses facteurs de risques au sein de différentes populations du Québec. Grâce à une stratégie de mobilisation des connaissances au sein de laquelle plusieurs partenaires gouvernementaux et communautaires seront impliqués dès le début du projet, les résultats pourront alimenter les stratégies de prévention du surendettement auprès des différents groupes.
COCHERCHEURS
Nom, Prénom Cochercheur | Établissement du cochercheur | Département du cochercheur | Statut en Recherche | Rôle |
Belleau, Hélène | Institut national de la recherche scientifique [INRS] | Centre urbanisation culture société | Chercheur ou chercheuse universitaire | Cochercheur |
Brunelle, Cédric | Institut national de la recherche scientifique [INRS] | Centre urbanisation culture société | Chercheur ou chercheuse universitaire | Cochercheur |
Côté-Lussier, Carolyn | Institut national de la recherche scientifique [INRS] | Centre urbanisation culture société | Chercheur ou chercheuse universitaire | Cochercheur |
Longo, Maria Eugenia | Institut national de la recherche scientifique [INRS] | Centre urbanisation culture société | Chercheur ou chercheuse universitaire | Cochercheur |
Marier, Patrik | Université Concordia | Sciences politiques | Chercheur ou chercheuse universitaire | Cochercheur |
Pugliese, Maude | Institut national de la recherche scientifique [INRS] | Centre urbanisation culture société | Chercheur ou chercheuse universitaire | Chercheur principal |
Quintal-Marineau, Magalie | Institut national de la recherche scientifique [INRS] | Centre urbanisation culture société | Chercheur ou chercheuse universitaire | Cochercheur |
Appel de propositions
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Durée du projet, montant octroyé et date de dépôt du rapport final
Le projet est d’une durée de 3 ans, le montant total octroyé est de 1 523 024 $ et le rapport final est attendu pour le 1er septembre 2023.